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On sait que l'obésité maternelle et le gain de poids gestationnel élevé affectent de manière disproportionnée les femmes appartenant aux classes socioprofessionnelles les moins favorisées. Des facteurs qui peuvent être associés au neurodéveloppement de l'enfant, confirme cette étude de l'Université du Texas à Austin, qui relève un effet spécifique au sexe de l'enfant. Les données proviennent d'une cohorte prospective de 368 mères afro-américaines et dominicaines inscrites au cours de la seconde moitié de la grossesse de 1998 à 2006. Leur progéniture était masculine à 44,8%. Le surpoids a touché 23,9% des mères et l'obésité 22,6%.Les chercheurs ont évalué la motricité des enfants à l'âge préscolaire de 3 ans et ont constaté que l'obésité maternelle avant la grossesse est fortement associée à des performances motrices plus faibles chez les garçons.Le neurodéveloppement des petits a été mesuré à l'aide de la Wechsler Intelligence Scale for Children (WISC- IV) à environ 7 ans. Le QI de pleine échelle est plus élevé chez les filles (99,7 ± 11,6) que chez les garçons (96,9 ± 13,3). Chez les garçons, mais pas chez les filles, l'embonpoint et l'obésité de la mère avant la grossesse sont associés à des scores de QI de pleine échelle inférieurs de 5 points ou plus par rapport aux garçons dont les mères ont un poids normal avant leur grossesse. Autrement dit, les petits garçons dont la maman est en surpoids ou souffre d'obésité avant la grossesse peuvent rencontrer des retards de développement. "Certes le rythme de développement peut varier selon chaque enfant", atteste le Pr Elizabeth Widen. "Mais ce qui est frappant, c'est que même en utilisant différentes évaluations du développement adaptées à l'âge, nous avons constaté des retards de développement dans la petite et la moyenne enfance, ce qui signifie que ces effets persistent dans le temps."(référence : BMC Pediatrics, 20 décembre 2019, doi : 10.1186/s12887-019-1853-4)