La chirurgie de l'obésité, également appelée "chirurgie bariatrique et métabolique", est remboursée par l'assurance maladie en Belgique depuis 2007, pour les adultes dont l'indice de masse corporelle (BMI) est d'au moins 40 (obésité morbide), ou d'au moins 35 (obésité sévère) si la personne présente un diabète de type 2. Les autorités sanitaires envisagent toutefois d'élargir le remboursement de telles opérations à d'autres groupes cibles, parmi lesquels les jeunes de moins de 18 ans. C'est pourquoi le KCE a été chargé d'examiner, en collaboration avec l'Agence intermutualiste, l'efficacité, les risques et complications, ainsi que le rapport coût-efficacité de ces interventions.

"Chez la majorité des personnes opérées, la chirurgie bariatrique permet (...) de perdre presque 18 kilos de plus - par rapport à un traitement non chirurgical - la première année, pour atteindre 28 kilos après deux ans", ressort-il notamment de l'analyse du KCE. Cette perte de poids va de pair avec une diminution du risque de décès lié à l'obésité, ainsi qu'une amélioration de la santé physique, mais peut aussi mener à des troubles de l'alimentation et ne met pas pour autant fin aux problèmes psychologiques. D'importants effets secondaires sont par ailleurs signalés, à l'instar d'infections, d'occlusions intestinales, de douleurs abdominales ou encore de nausées.

En 2016, plus de 13.000 opérations pour perdre du poids ont été réalisées en Belgique, soit une augmentation de plus de 80% au cours des sept dernières années. Les deux interventions les plus souvent pratiquées sont le "bypass" (opération dite de Roux-en-Y) dans 63% des cas et la "Sleeve Gastrectomie" (ou gastrectomie longitudinale) dans 35% des cas. La pose d'un anneau gastrique ajustable est quant à elle en diminution (2,5%).

Les adolescents représentent 3 à 5% des patients opérés. Ils sont principalement âgés de 16 ou 17 ans et atteints d'obésité sévère ou morbide, souvent associée à de l'hypertension artérielle ou du diabète.

Rester prudent

"Chez ces jeunes, la chirurgie bariatrique permet des pertes de poids similaires à celles des adultes. Il faut toutefois rester prudent à cet égard car il n'existe pas beaucoup d'études de bonne qualité à leur sujet, et il s'agit de données internationales provenant d'hôpitaux spécialisés, qui ne sont pas nécessairement transposables à des équipes moins expérimentées", relève le KCE qui souligne que ces interventions ont été réalisées chez des adolescents qui avaient (presque) terminé leur croissance.

"Le remboursement de la chirurgie bariatrique pour des adolescents devrait donc demeurer tout à fait exceptionnel. Tant que l'on ne dispose pas de preuves scientifiques fiables pour ce type de patients, ces opérations ne devraient être effectuées qu'en cas de nécessité médicale majeure, par des équipes multidisciplinaires et dans des centres spécialisés", insiste le KCE.

Dans son étude, le KCE s'est par ailleurs penché sur le cas de personnes atteintes de diabète de type 2, dont le BMI se situe entre 30 et 35 (obésité modérée). La glycémie semble revenir à la normale deux ans après l'opération dans environ 50% des cas mais comme pour les adultes atteints de diabète de type 2 dont le BMI est d'au moins 35, la glycémie remonte chez la moitié des patients après 3 à 5 ans, constate le KCE. Le centre recommande tout de même d'autoriser le remboursement en l'assortissant de conditions strictes et dans l'attente des résultats de nouvelles études spécifiques à cette catégorie de patients, actuellement en cours.

Entre 3.000 et 5.000 euros

Aujourd'hui, une intervention de chirurgie bariatrique coûte à l'assurance maladie belge environ 3.500 euros pour un anneau gastrique, 4.400 euros pour une "sleeve" et 5.000 euros pour un "bypass". Il faut y ajouter une quote-part du patient d'environ 1.000 à 1.200 euros.

"À court terme, cela représente donc un investissement de la part de l'assurance maladie, mais il est relativement peu élevé par rapport aux bénéfices en termes de santé que rapporte ensuite l'opération", pointe le KCE. La chirurgie de l'obésité permet en effet d'éviter ou de reporter à plus tard les maladies causées par l'obésité (diabète de type 2, hypertension artérielle, etc.).

L'obésité est en augmentation partout dans le monde et menace de se transformer en véritable pandémie. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, le nombre de personnes obèses a triplé entre 1975 et 2016 sur notre planète. Aujourd'hui, en Belgique, un adulte sur sept est obèse.

A suivre

L'étude publiée aujourd'hui porte sur l'efficacité, la sécurité et le rapport coût-efficacité de la chirurgie bariatrique. "Ses résultats seront intégrés dans une seconde étude du KCE et de l'IMA, qui traitera des aspects organisationnels des soins aux patients avant et après l'intervention, avec un accent sur le suivi à long terme. Les chercheurs y examineront également les conditions que les hôpitaux devraient remplir pour pouvoir prendre en charge des adolescents et des patients modérément obèses et atteints de diabète de type 2."

La chirurgie de l'obésité, également appelée "chirurgie bariatrique et métabolique", est remboursée par l'assurance maladie en Belgique depuis 2007, pour les adultes dont l'indice de masse corporelle (BMI) est d'au moins 40 (obésité morbide), ou d'au moins 35 (obésité sévère) si la personne présente un diabète de type 2. Les autorités sanitaires envisagent toutefois d'élargir le remboursement de telles opérations à d'autres groupes cibles, parmi lesquels les jeunes de moins de 18 ans. C'est pourquoi le KCE a été chargé d'examiner, en collaboration avec l'Agence intermutualiste, l'efficacité, les risques et complications, ainsi que le rapport coût-efficacité de ces interventions. "Chez la majorité des personnes opérées, la chirurgie bariatrique permet (...) de perdre presque 18 kilos de plus - par rapport à un traitement non chirurgical - la première année, pour atteindre 28 kilos après deux ans", ressort-il notamment de l'analyse du KCE. Cette perte de poids va de pair avec une diminution du risque de décès lié à l'obésité, ainsi qu'une amélioration de la santé physique, mais peut aussi mener à des troubles de l'alimentation et ne met pas pour autant fin aux problèmes psychologiques. D'importants effets secondaires sont par ailleurs signalés, à l'instar d'infections, d'occlusions intestinales, de douleurs abdominales ou encore de nausées. En 2016, plus de 13.000 opérations pour perdre du poids ont été réalisées en Belgique, soit une augmentation de plus de 80% au cours des sept dernières années. Les deux interventions les plus souvent pratiquées sont le "bypass" (opération dite de Roux-en-Y) dans 63% des cas et la "Sleeve Gastrectomie" (ou gastrectomie longitudinale) dans 35% des cas. La pose d'un anneau gastrique ajustable est quant à elle en diminution (2,5%). Les adolescents représentent 3 à 5% des patients opérés. Ils sont principalement âgés de 16 ou 17 ans et atteints d'obésité sévère ou morbide, souvent associée à de l'hypertension artérielle ou du diabète. "Chez ces jeunes, la chirurgie bariatrique permet des pertes de poids similaires à celles des adultes. Il faut toutefois rester prudent à cet égard car il n'existe pas beaucoup d'études de bonne qualité à leur sujet, et il s'agit de données internationales provenant d'hôpitaux spécialisés, qui ne sont pas nécessairement transposables à des équipes moins expérimentées", relève le KCE qui souligne que ces interventions ont été réalisées chez des adolescents qui avaient (presque) terminé leur croissance. "Le remboursement de la chirurgie bariatrique pour des adolescents devrait donc demeurer tout à fait exceptionnel. Tant que l'on ne dispose pas de preuves scientifiques fiables pour ce type de patients, ces opérations ne devraient être effectuées qu'en cas de nécessité médicale majeure, par des équipes multidisciplinaires et dans des centres spécialisés", insiste le KCE. Dans son étude, le KCE s'est par ailleurs penché sur le cas de personnes atteintes de diabète de type 2, dont le BMI se situe entre 30 et 35 (obésité modérée). La glycémie semble revenir à la normale deux ans après l'opération dans environ 50% des cas mais comme pour les adultes atteints de diabète de type 2 dont le BMI est d'au moins 35, la glycémie remonte chez la moitié des patients après 3 à 5 ans, constate le KCE. Le centre recommande tout de même d'autoriser le remboursement en l'assortissant de conditions strictes et dans l'attente des résultats de nouvelles études spécifiques à cette catégorie de patients, actuellement en cours. Aujourd'hui, une intervention de chirurgie bariatrique coûte à l'assurance maladie belge environ 3.500 euros pour un anneau gastrique, 4.400 euros pour une "sleeve" et 5.000 euros pour un "bypass". Il faut y ajouter une quote-part du patient d'environ 1.000 à 1.200 euros. "À court terme, cela représente donc un investissement de la part de l'assurance maladie, mais il est relativement peu élevé par rapport aux bénéfices en termes de santé que rapporte ensuite l'opération", pointe le KCE. La chirurgie de l'obésité permet en effet d'éviter ou de reporter à plus tard les maladies causées par l'obésité (diabète de type 2, hypertension artérielle, etc.). L'obésité est en augmentation partout dans le monde et menace de se transformer en véritable pandémie. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, le nombre de personnes obèses a triplé entre 1975 et 2016 sur notre planète. Aujourd'hui, en Belgique, un adulte sur sept est obèse.L'étude publiée aujourd'hui porte sur l'efficacité, la sécurité et le rapport coût-efficacité de la chirurgie bariatrique. "Ses résultats seront intégrés dans une seconde étude du KCE et de l'IMA, qui traitera des aspects organisationnels des soins aux patients avant et après l'intervention, avec un accent sur le suivi à long terme. Les chercheurs y examineront également les conditions que les hôpitaux devraient remplir pour pouvoir prendre en charge des adolescents et des patients modérément obèses et atteints de diabète de type 2."