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A ce jour, la démonstration d'une réduction du risque cardio ou cérébrovasculaire par une baisse de l'acide urique n'a pas encore été faite. D'où FREED, étude prospective randomisée menée en ouvert avec adjudication à l'aveugle des événements (modèle PROBE) qui a concerné 1.070 patients randomisés vers un bras febuxostat titré progressivement de 10 à 40 mg (n=537) ou vers un bras sans febuxostat (allopurinol à la discrétion du praticien, n=533). Le critère principal était un composite incluant décès, infarctus, AVC, hospitalisation pour insuffisance cardiaque, revascularisation périphérique, fibrillation atriale et événements attestant d'une détérioration rénale (apparition ou aggravation de l'albuminurie, doublement de la créatinine, nécessité d'une dialyse). Après 36 mois de suivi, il est rapporté une baisse franche de l'acide urique a baissé sous febuxostat (taux moyen de 4,5 versus 6,8 mg/dl dans le bras contrôle) et une incidence significativement moindre du critère principal dans le bras febuxostat (23,3% versus 28,7% dans le groupe contrôle ; HR 0,75 ; IC95 0,59-0,95 ; p=0,017). L'analyse détaillée des différents composants du critère principal montre cependant que la totalité du bénéfice est la résultante de la diminution des évènements rénaux (16,2% versus 20,5% ; HR 0,745 ; p=0,041).Au total, pas d'évidence d'un quelconque effet significatif sur le plan cardio ou cérébrovasculaire, mais une nouvelle mise en évidence d'une possibilité de néphroprotection liée à la baisse de l'acide urique. A noter que l'analyse en fonction du taux d'uricémie atteint indique une courbe en J, incitant à ne pas chercher à descendre trop bas l'uricémie pour essayer de faire apparaître une hypothétique protection cardio ou cérébrovasculaire.D'après la communication de Sunao Kojima. Hot Line Session 4, ESC 2018 Munich 25-29 Août.