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Ces données émanent d'une étude monocentrique transversale ayant concerné 744 hommes blancs chez qui, entre septembre 2015 et septembre 2017, avaient été diagnostiquée une infertilité masculine (absence de grossesse après au moins 12 mois de rapports non protégés). Deux analyses successives du sperme avaient montré des résultats inférieurs aux critères habituels de normalité de l'OMS. A cette occasion, des prélèvements sanguins à jeun avaient été effectués et les investigateurs ont établi le profil lipidique et mesuré la glycémie, l'HbA1c ainsi que la FSH, la LH, le 17-ß-oestradiol et la testostérone totale.Au sein de la cohorte, 114 sujets (15,4%) avaient un prédiabète défini par • une glycémie à jeun comprise entre 100 et 125 mg/dl,• une glycémie comprise entre 140 et 199 mg/dl 2 heures après une charge orale de 75g de glucose, • ou une HbA1c ≥ 5,7%. Par rapport aux sujets sans prédiabète, ces sujets avaient tendance à être plus âgés, avaient des scores de comorbidité plus élevés, des niveaux plus bas de testostérone totale et de SHBG, mais des taux plus élevés de FSH et de 17-ß-oestradiol (p=0,04 pour toutes les comparaisons). Une azoospermie idiopathique non obstructive a été documentée plus fréquemment chez les hommes avec prédiabète que chez ceux sans prédiabète (33,3% versus 12,9% ; p <0,001). Les investigateurs rapportent également chez les prédiabétiques des indices de fragmentation de l'ADN plus élevés et un nombre plus élevé d'individus avec des indices ≥ 30% (p=0,02 dans les deux cas). L'analyse de corrélation de Spearman, indique que plus la glycémie à jeun est élevée, plus l'indice de fragmentation de l'ADN est élevé (r = 0,31; p <0,001). Il n'a pas été observé de corrélation entre les paramètres séminaux et le niveau de glycémie à jeun. Lors des analyses de régression logistique, l'avancée en âge, les taux de FSH et le diagnostic d'azoospermie idiopathique non obstructive étaient associés de manière indépendante au prédiabète et ces résultats persistaient après ajustement pour l'IMC, le score de comorbidité et le volume testiculaire. Ces paramètres devraient donc être pris en compte pour soupçonner l'existence d'un prédiabète méconnu.L Boeri et al. BJU Int. 2018 Oct 16. [Epub ahead of print]. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/bju.14558