Dans le domaine du traitement médicamenteux du diabète de type 2, les deux classes thérapeutiques les plus récentes ont fait l'actualité lors de cet EASD 2018.

Les progrès accomplis en matière de prévention et de prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire ont profondément modifié le pronostic vital des diabétiques de type 2 et ont largement contribué à la redécouverte de diverses autres manifestations qui peuvent affecter cette population. C'est le cas notamment des cancers dont l'augmentation d'espérance de vie des diabétiques favorise l'éclosion.

L'étude CARMELINA (CArdiovascular safety and Renal Microvascular outcomE study with LINAgliptin) s'inscrit dans la lignée des études exigées par les autorités américaines et européennes pour s'assurer de l'efficacité et surtout de la tolérance, en particulier cardiovasculaire, des nouveaux antidiabétiques.

Une récente revue systématique de la littérature a montré qu'en dépit de l'instauration d'un traitement adéquat, les diabètes gestationnels dépistés tôt (avant la 24ème semaine de grossesse) s'accompagnaient d'un surcroit de mortalité périnatale et d'hypoglycémies néonatales par rapport aux diabètes gestationnels classiquement dépistés entre la 24ème et la 28ème semaine selon les critères 2013 de l'OMS.

C'est bien connu, le froid conserve. Encore faut-il savoir le maitriser de façon adéquate. Cela vaut pour les surgelés, les plats préparés ou restes que l'on veut conserver quelques jours, mais aussi pour conserver des vaccins ou certains médicaments et notamment les flacons d'insuline dont la plage optimale de température de conservation s'étend de 2 à 8°C.

Il a précédemment été établi que l'utilisation de la lorcasérine s'accompagnait d'une perte de poids durable chez les patients obèses ou en surpoids sans risque accru d'événements cardio ou cérébrovasculaires. Lors de cet EASD 2018, de nouvelles données indiquent que la lorcasérine a également un impact positif chez les prédiabétiques et les diabétiques.

Une étude présentée lors de cet EASD 2018 par Martin Tauschmann et publiée simultanément dans The Lancet montre que l'utilisation d'un système d'administration hybride d'insuline en boucle fermée jour-nuit donne de meilleurs résultats glycémiques qu'un autre mode d'administration.

L'existence d'un diabète de type 2 majore le risque cardiovasculaire dans les deux sexes et il a été constaté que la détérioration du profil métabolique était plus marquée chez les femmes que chez les hommes. L'explication avancée est que le diabète de type 2 atténue voire annihile l'effet protecteur du sexe féminin sur le risque cardiovasculaire. Plausible, mais il y a peu de données sur le profil initial de risque des femmes à risque de développer un diabète.

La chirurgie bariatrique, qu'il s'agisse du pontage gastrique ou de la gastrectomie en manchon, a largement fait ses preuves en termes de perte de poids et cette approche est rapidement devenue une arme de choix dans la prise en charge du diabète de type 2 obèse. Cela ne veut pas dire pour autant que nous sachions tout de ces interventions, comme le rappellent fort à propos deux communications orales présentées lors de cet EASD 2018.

L'étude randomisée contrôlée de phase 3 EMPA-REG OUTCOME qui évaluait l'efficacité de l'empagliflozine par rapport au placebo, a été menée chez des diabétiques de type 2 ayant une atteinte cardiovasculaire établie. Les premiers résultats étaient convaincants, les suivants le sont tout autant.

Une équipe suédoise (E Ahlqvist et al. Lancet Diabetes Endocrinol 2018; 6: 361-9) a récemment proposé de distinguer cinq sous-groupes de diabète de type 2, classification qui permettrait de mieux individualiser les traitements et de mieux identifier les sujets à risque élevé de complications.

Comme le savent les fantassins, les pieds doivent être l'objet de tous les soins. Un conseil avisé qui s'applique également aux diabétiques mais qui, hélas, est souvent négligé. Il semble cependant que la tendance soit à une plus grande prise de conscience de l'importance de l'examen des pieds et de l'intérêt de la mise en oeuvre de moyens pour en préserver l'intégrité. En témoigne le fait que les résultats présentés par Neil Reeves en session orale lors de cet EASD 2018 font partie de ceux qui ont été les plus consultés sur Internet avant même la tenue du congrès.

Dernière classe thérapeutique mise sur le marché, les gliflozines (inhibiteurs ducotransporteur sodium-glucose de type 2), ont généré des résultats qui ont largement contribué à la mise en question de certaines de nos pratiques en matière de prise en charge des diabétiques de type 2 avec atteinte cardiaque. C'est tout particulièrement vrai pour l'empagliflozine utilisée dans l'étude randomisée contrôlée de phase 3 EMPA-REG OUTCOME.