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Cette analyse transversale utilisait les données de la cohorte The Specialist Supervised Individualized Multifactorial Treatment of New Clinically Diagnosed Type 2 Diabetes in General Practice (2). La durée du sommeil nocturne a été mesurée à l'aide d'accéléromètres portés pendant 10 jours. La durée du sommeil nocturne a été classée en trois catégories, suivant le consensus le plus récent : courte (< 7 h), optimale (7 à moins de 9 h) et longue (9 h ou plus). L'atteinte microvasculaire était définie soit par un rapport albumine/créatinine urinaire (UACR) ≥ 30 mg/g, soit par la présence d'une rétinopathie diabétique. L'analyse était ajustée pour l'âge, le sexe, l'IMC, la PA systolique, le tabagisme, le taux d'HbA1c, la durée du diabète et le traitement antihypertenseur. Des données utiles ont pu être obtenues chez 396 participants. L'âge médian était de 62 ans, avec une durée moyenne du diabète de 3,5 ± 2,7 ans. La cohorte était majoritairement composée de personnes en surpoids, avec un IMC médian de 31, et 68 % étaient sous traitement antihypertenseur. La répartition en fonction de la durée du sommeil était de 12 % pour la durée courte, 60 % pour la durée optimale, et 28 % pour la durée longue. La prévalence des atteintes microvasculaires s'élevait à respectivement 38 %, 18 % et 31 %. Autrement dit, tant la durée courte que la durée longue étaient significativement associées à une atteinte microvasculaire, avec un risque relatif calculé à respectivement 2,63 (IC 95 % : 1,32-5,26) et 2,29 (IC 95 % : 1,32-3,97). De plus, l'association avec la durée courte était amplifiée par l'âge. Un autre fait intéressant est à noter : chez les participants de 62 ans ou plus, le RR lié à une durée de sommeil courte était de 5,67 (IC 95 % : 2,10 - 15,27) chez les plus de 62 ans, contre 1,23 (IC 95 % : 0,43 - 3,55, donc non significatif) chez les moins de 62 ans. Un sommeil nocturne de durée optimale est donc particulièrement important chez les diabétiques de type 2 âgé. Cette nouvelle étude rappelle en partie celle d'Albers et al, publiée l'an dernier dans Sleep Health (3), et qui notait également une courbe en U du risque de DT2 en fonction de la durée du sommeil dans une population de 5.561 diabétiques âgés entre 40 et 75 ans. Références : 1. Olsen MH et al. Impact of sleep duration at night on microvascular complications in patients recently diagnosed with type 2 diabetes 2. doi: 10.1136/bmjopen-2017-017493 3. Albers J et al. Both short and long sleep durations are associated with type 2 diabetes, independent from traditional lifestyle risk factors--The Maastricht Study. Sleep Health 9-5, 733-741. doi:10.1016/j.sleh.2023.06.009