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Le critère principal d'évaluation étant la somme des décès cardio-vasculaires, des infarctus et des AVC/AIT. Les patients étaient simultanément randomisés vers de l'aspirine 100 mg/j (n=7740) ou un placebo (n=7740) et vers des acides gras oméga-3 1g/j (n=7740) ou un placebo (n=7740).Dans le cadre d'un suivi moyen de 7,4 ans, les résultats confirment le rôle préventif de l'aspirine avec une survenue significativement moindre du critère principal dans le bras aspirine par rapport au bras placebo (8,6% versus 9,6% ; HR 0,88 ; p=0,01). A l'exception des infarctus dont l'incidence est identique dans les deux bras (2,5%), les autres composants du critère principal sont tous survenus avec une moindre fréquence dans le bras aspirine, décès CV 2,5% versus 2,8%, AVC 2,6% versus 3,0%, AIT 2,2% versus 2,5% et il a également été documenté une moindre incidence des revascularisations 4,4% versus 5,0%.Le bémol est un risque accru de saignements majeurs (digestifs dans 40% des cas) avec l'aspirine (4,1% versus 3,2% ; HR 1,29 ; p=0,003). Les résultats sont identiques dans tous les sous-groupes testés et une analyse effectuée en fonction du niveau de risque cardio-vasculaire des patients retrouve dans tous les cas cet équilibre relatif entre les évènements évités et les saignements accrus avec au final un bénéfice clinique net qui n'est pas en faveur de l'emploi de l'aspirine en prévention primaire chez les diabétiques en dépit d'un bénéfice cardio-vasculaire bien présent. A noter encore que contrairement à certains travaux suggérant un effet protecteur de l'aspirine en matière de cancer, aucune différence de nombre ou aux types de cancers n'a été observée dans cette étude.Le message est très clair pour les acides gras oméga 3, à la dose utilisée il n'y a pas de rôle protecteur significatif par rapport au placebo, ni sur le critère principal, incidences respectives 8,9% versus 9,2% (HR 0,97, p=0,55), ni sur les composants pris isolément, infarctus 2,4% versus 2,6%, AVC 2,8% versus 2,8%, AIT 2,4% versus 2,3% et décès cardiovasculaires 2,4% versus 2,9%. Six études cliniques sont encore en cours sur le sujet...D'après les présentations de Jane Armitage, et Louise Bowman. Hot Line Session 2, ESC Munich 25-29 Août.