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Cette étude a concerné 17.160 diabétiques de type 2 (âge moyen 64 ans, 37% de femmes, ancienneté moyenne du diabète 11 ans, HbA1c moyenne 8,3%) dont 6.974 avec antécédents d'événement cardiovasculaires (prévention secondaire) et 10.186 sans de tels antécédents, mais âgés de 55 ans et plus (60 ans et plus pour les femmes) et avec au moins un autre facteur de risque (prévention primaire). Ces patients ont été randomisés vers un bras dapagliflozine 10 mg/j (n=8582) ou vers un bras placebo (n=8578), tous les autres traitements nécessaires au contrôle de leur diabète étant gérés par leur médecin. L'étude devait être poursuivie jusqu'à comptabilisation d'au moins 1.390 événements cardiovasculaires.Le critère d'évaluation principal pour la sécurité était la survenue de décès cardio-vasculaires, d'infarctus et d'AVC non mortels et pour l'efficacité la somme des décès cardio-vasculaires et des hospitalisations pour insuffisance cardiaque L'analyse est menée en non-infériorité, puis le cas échéant en supériorité pour le critère d'efficacité, puis pour les évènements rénaux, et enfin pour la mortalité globale. Dans le cadre d'un suivi médian de 4,2 ans, cette étude démontre la non-infériorité de la dapagliflozine par rapport au placebo sur le plan de la sécurité en termes d'événements cardiovasculaires, respectivement 22,6% versus 24,2% (HR 0,93 ; p pour la non-infériorité 0,001). Surtout, elle révèle une supériorité sur le plan de l'efficacité attestée par une moindre survenue des événements constitutifs de ce critère respectivement 12,2% versus 14,7% (HR 0,83 ; p=0,005) qui est essentiellement en rapport avec une diminution des hospitalisations (6,2% versus 8,5% ; HR 0,73). Il est également rapporté une moindre survenue d'événements rénaux 10,8% versus 14,1% (HR 0,76 ; p<0,001). Pas de différence significative en revanche pour la mortalité globale 15,1% versus 16,4% (HR 0,93 ; p=0,20).Les résultats vont dans le même sens pour tous les sous-groupes, il n'y a en particulier pas d'hétérogénéité entre la prévention primaire et la prévention secondaire, ni selon des antécédents ou non d'insuffisance cardiaque.La sécurité d'emploi de la dapagliflozine est bonne, on note juste un peu plus d'acidocétose et d'infections génitales, mais les taux absolus sont faibles (l< 1%) A noter que les soupçons d'excès d'amputations et de fractures suggérés dans des études précédentes sont levés.D'après la présentation de Stephen Wiviott, Boston, Etats-Unis. AHA 2018 Chicago 10-12 novembre.