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Selon un consortium de médecins provenant des quatre coins de la planète et spécialisés dans les maladies infectieuses, l'immunologie et la génétique, "les infections au SARS-CoV-2 présentent une énorme variabilité interindividuelle, allant d'infections asymptomatiques à des maladies potentiellement mortelles."Ils constatent que les erreurs innées et les auto-anticorps dirigés contre les interférons de type I (IFNs) représentent environ 20% des cas critiques de Covid-19 chez les personnes infectées par le coronavirus. En revanche, ils indiquent que les déterminants génétiques et immunologiques de la résistance à l'infection restent inconnus tout en étant d'avis que la variabilité clinique de la réponse à l'infection pourrait s'expliquer par des facteurs génétiques humains. Pour étayer cette hypothèse, ils présentent notamment les cas où une seule personne dans une famille reste non infectée alors que tous les autres membres sont malades, ou ceux de personnes qui travaillent dans un environnement à haut risque mais qui ne tombent pas malades.Les scientifiques considèrent aussi qu'il existe des indices qui pourraient expliquer la variabilité de la réponse à une infection par le SARS-CoV-2. Par exemple, selon certains rapports, les personnes de groupe sanguin O souffrent moins lorsqu'elles sont infectées. D'autres études suggèrent que certaines protéines produites par l'organisme sont plus ou moins actives lorsqu'elles sont confrontées au virus. Il a également été révélé que ce virus a besoin de protéines qui possèdent des récepteurs tels que l'ACE2 ou le TMEM41B. Si les personnes en sont dépourvues, il est incapable de se répliquer.Convaincus que les individus asymptomatiques présentent une spécificité à exploiter, les auteurs suggèrent la nécessité d'une étude majeure sur la variabilité de la réponse aux infections par le SARS-CoV-2. Une telle étude impliquerait des sujets qui pensent avoir été infectés par la maladie, en particulier des membres d'un foyer où une personne n'est pas infectée. Ils indiquent également que les premières étapes d'une telle étude sont en cours, 400 volontaires répondant aux critères requis s'étant déjà engagés.Les membres du consortium concluent en notant que la nature de la pandémie laisse penser que le SARS-CoV-2 n'est pas prêt de disparaître, qu'il serait utile que la communauté scientifique comprenne parfaitement pourquoi les gens réagissent si différemment lorsqu'ils y sont exposés et qu'un tel effort pourrait conduire à de nouveaux moyens de traiter ou de prévenir la maladie.(Source : Nature Immunology, 18 octobre 2021, doi : 10.1038/s41590-021-01030-z)