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Une étude monocentrique rétrospective américaine portant sur les 594 personnes présentant des signes de diabète lors de leur admission à l'hôpital au plus fort de la pandémie de 2020 (mars à septembre) apporte des éléments de réponse. Au sein de cette population, 77 sujets n'avaient pas de diabète connu avant leur admission. Par rapport à ceux ayant un diabète préexistant, ces sujets étaient en moyenne plus jeunes et non blancs, avaient une moins bonne couverture sanitaire, se caractérisaient par des glycémies moins élevées (et donc des besoins moindres en insuline), mais par des taux plus élevés de marqueurs inflammatoires, ils séjournaient plus longtemps à l'hôpital et ils devaient plus souvent être admis en soins intensifs. Leur taux de mortalité n'était en revanche pas plus élevé.En juillet 2021 (fin du suivi post-hospitalisation, médiane 323 jours) sur les 62 patients analysables des 64 ayant survécu, 36 étaient toujours diabétiques mais 26 avaient retrouvé des glycémies normales ou prédiabétiques et seulement 5 avaient besoin d'insuline après un an. Des résultats qui laissent penser que si certains de ces diabètes nouvellement diagnostiqués étaient préexistants mais méconnus, dans bon nombre de cas il pourrait s'agir d'une situation transitoire, liée essentiellement au stress inflammatoire aigu en relation avec l'infection virale. Dans ces cas, l'hypothèse avancée est que le mécanisme sous-tendant l'hyperglycémie serait l'apparition d'une résistance transitoire à l'insuline et non pas une carence insulinique consécutive à une lésion directe et permanente des cellules pancréatiques ß qui fabriquent l'insuline. Le corollaire clinique de toutes ces données est qu'il est essentiel de suivre de près les patients concernés afin de voir si et quand leur état s'améliore.D'après SJ Cromer et al. J Diabetes Complicat. 2022 Feb 04. Online ahead of print.https://doi.org/10.1016/j.jdiacomp.2022.108145