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Ce travail a été mené sur la très large cohorte CALIBER (près de 2,7 millions de patients) dont ont été extraites les données de quelque 169.000 patients pour lesquels au moins 7 mesures tensionnelles étaient disponibles après l'initiation du traitement. Chaque fois qu'un patient était contrôlé lors de 2 examens successifs (systolique < 140 et diastolique < 90 mm Hg), il était considéré comme l'ayant été pendant la période séparant les deux mesures. Dans le cadre d'un suivi moyen de l'ordre de 5 ans, le temps annuel médian de contrôle était de 2,8 mois (IC 95% 0,3-5,6), avec 15% de patients n'ayant jamais été contrôlés, 31% l'ayant été moins de 3 mois par an, 23% pendant 3 à 5,9 mois, 15% pendant 6 à 8,9 mois et 11% pendant 9 à 12 mois. Le critère principal était le cumul des décès cardiovasculaires, des infarctus, des AVC et des insuffisances cardiaques survenant lors du suivi et les investigateurs rapportent une corrélation hautement significative entre le temps annuel sous contrôle et la survenue des événements du critère d'évaluation.Il y a une augmentation des complications cardio-vasculaires et de l'insuffisance cardiaque au prorata du moins bon contrôle tensionnel avec des OR respectifs de 4,51 et 3,53 chez les patients n'étant jamais aux valeurs cibles versus 0.70 et 0.47 chez les patients aux valeurs cibles au moins 9 mois/an. Un travail dont la méthodologie peut certes être critiquée, mais qui confirme ce qui semble intuitivement logique, à savoir que plus que le contrôle tensionnel évalué à un instant donné, c'est la charge tensionnelle globale annuelle (plus ou moins bien maitrisée) qui prédit et explique les complications cardio-vasculaires.D'après la communication de M Pujades-Rodriguez, AHA 2017