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"Si nous n'appliquons pas les recommandations européennes pour l'insuffisance cardiaque, le nombre de patients risque de doubler d'ici à 2040", préviennent le Groupe de travail belge sur l'insuffisance cardiaque (BWGHF), la Ligue cardiologique belge et l'association de patients "Mon Coeur Entre Parenthèses". "Malgré la Charte de l'insuffisance cardiaque signée par plus de 10.000 Belges, les recommandations européennes ne sont toujours pas toutes appliquées en Belgique, contrairement à nos pays voisins, regrettent les organisations précitées. Or, en appliquant ces recommandations et en améliorant le suivi et la transition des soins, nous pourrions sauver beaucoup de vies et réduire considérablement les coûts de cette affection. Les hospitalisations pour insuffisance cardiaque coûtent, chaque année, 152 millions d'euros. Et ce coût a doublé en 10 ans. Il représente 2 à 3% du budget global des soins de santé. Sans plan national, l'insuffisance cardiaque deviendra la principale cause de mortalité parmi les maladies cardiovasculaires en Belgique. La morbidité est importante et comparable, voire supérieure à celle de la plupart des cancers."Nécessaire sensibilisation Les associations recommandent de sensibiliser davantage les patients et leurs proches aux symptômes et de les impliquer dans la prise en charge. "Après une hospitalisation, il faut aussi encourager les contrôles rapprochés et réguliers via les centres d'insuffisance cardiaque et renforcer la collaboration avec les médecins généralistes. Encadrer les patients avec des infirmier(e)s spécialisé(e)s pourrait faire la différence et améliorer leur prise en charge et leur pronostic. Aux Pays-Bas, 99 % des programmes pour les patients insuffisants cardiaques offrent des soins de suivi avec un infirmier spécialisé. Une étude du Royaume-Uni a d'ailleurs démontré que le soutien des infirmiers spécialisés permet de réduire de 35 % les admissions hospitalisées." Depuis le 30 avril, 24 centres (voir liste ici) de l'insuffisance cardiaque proposent diverses activités, organisées par des professionnels de la santé, dont les équipes des centres de l'IC. "Devant le fléau que représente cette maladie grave, il est temps que nos autorités prennent conscience de l'ampleur et des conséquences sur le plan sociétal et humain et appliquent l'ensemble des mesures nécessaires. Selon les recommandations européennes, une prise en charge optimale implique des prises de décisions en termes de prévention, d'encadrement et d'éducation des patients et de leurs familles. La mise en oeuvre de ces recommandations permettrait de réduire les hospitalisations liées à cette maladie et donc les coûts - Il faut savoir investir avant de récolter. Nous sommes à la disposition des autorités pour discuter de solutions concrètes et applicables", commente le Dr Pierre Troisfontaines, past-président du BWGHF.