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Des recherches antérieures ont montré que l'hormonothérapie augmente le risque cardiovasculaire chez les personnes qui la reçoivent pour soulager les symptômes de la ménopause, mais les données de recherche sur les effets de l'hormonothérapie chez les personnes en transition sexuelle demeurent rares.D'où l'intérêt de cette étude qui se base sur les dossiers médicaux de 3 875 Néerlandais ayant suivi un traitement hormonal entre 1972 et 2015 dans le cadre de leur transition sexuelle. Plus précisément, l'analyse a porté sur 2 517 femmes transgenres (30 ans d'âge médian), et suivies environ pendant neuf années, et 1 358 hommes transgenres (23 ans d'âge médian), dont le suivi a duré environ huit d'années. Les femmes avaient reçu des oestrogènes, avec ou sans androgènes suppresseurs, et les hommes de la testostérone. Les groupes contrôles étaient composés de personnes ne changeant pas de sexe.Résultats ? Les femmes transgenres (personnes nées comme un homme) ont eu plus de deux fois plus d'AVC que les femmes (29 contre 12) et presque deux fois plus que les hommes (29 contre 16). Il y a aussi eu cinq fois plus de thromboses veineuses profondes chez les transsexuelles (73) que chez les femmes (13) et 4,5 fois plus que chez les hommes (16). Les crises cardiaques ont été plus de deux fois plus fréquentes chez les femmes transsexuelles (30) que chez les femmes (13). Le risque de crise cardiaque était trois fois plus élevé chez les hommes transgenres (personnes nées comme une femme) que chez les femmes (11 contre 3).Même si on ne connaît pas vraiment les raisons de cette augmentation du risque cardiovasculaire chez les patients transgenres, les auteurs soulignent l'importance du conseil et de la surveillance étroite de ces personnes quand elles reçoivent un traitement hormonal.(référence : Circulation, 18 février 2019, doi : 10.1161/CIRCULATIONAHA.118.038584)https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.118.038584