Il s'agit dans le cas particulier d'une étude multi-nationale, randomisée, contrôlée versus placebo et menée en double aveugle qui a concerné 6.979 diabétiques de type 2 adultes.

L'objectif de CARMELINA était d'évaluer versus placebo les effets de l'ajout de l'inhibiteur de la DPP4 linagliptine (5 mg une fois par jour) au traitement antidiabétique et cardiovasculaire classique de diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire. Une des particularités de cette étude dont les résultats ont été détaillés lors d'une session dédiée de cet EASD est qu'elle renferme une forte proportion de patients ayant une fonction rénale altérée (taux estimé de filtration glomérulaire <30 ml/min/m2).

Globalement les résultats sont tout à fait tout à fait rassurants puisque l'incidence de la survenue de l'un quelconque des 3 événements constitutifs du critère principal (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal ou accident vasculaire cérébral non fatal) est similaire dans le groupe recevant la linagliptine (12,4%, n=434) et dans le groupe recevant le placebo (12,1%, n=420 personnes) ce qui atteste donc d'une sécurité cardiovasculaire à long terme (médiane d'observation de 2,2 ans) de type placebo-like.

La constatation est la même pour ce qui concerne la sécurité rénale (critère secondaire principal) avec une incidence similaire de survenue de l'un quelconque des éléments constitutifs du critère composite (développement d'une insuffisance rénale de stade terminal, décès par insuffisance rénale, diminution soutenue du taux estimé de filtration glomérulaire ≥ 40% par rapport au placebo), soit 9,4% (n=327) dans le groupe traité par la linagliptine et 8,8% (n=306) dans le groupe placebo.

A noter encore que contrairement à ce qui avait été observé dans d'autres essais du même type, il n'a pas été documenté d'augmentation du risque d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque. La tendance est même en faveur de la linagliptine puisque l'incidence de ce critère qui avait été prédéfini et qui a fait l'objet d'une adjudication à l'aveugle par un comité indépendant est de 6% (n=209) versus 6,5% (n=226) dans le groupe placebo.

Si l'on ajoute à cela le fait que le profil général de sécurité de la linagliptine dans l'étude CARMELINA est tout à fait identique à ce que l'on sait déjà et qu'aucun nouveau signal de sécurité n'a été mis en évidence, l'on conçoit très facilement que Bernard Zinman, Toronto, Canada ait pu conclure que la linagliptine pouvait être utilisé sans arrière-pensée chez les diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire et/ou rénal.

Dr Jean-Claude Lemaire, EASD 2018, Berlin 1-5 octobre

Il s'agit dans le cas particulier d'une étude multi-nationale, randomisée, contrôlée versus placebo et menée en double aveugle qui a concerné 6.979 diabétiques de type 2 adultes. L'objectif de CARMELINA était d'évaluer versus placebo les effets de l'ajout de l'inhibiteur de la DPP4 linagliptine (5 mg une fois par jour) au traitement antidiabétique et cardiovasculaire classique de diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire. Une des particularités de cette étude dont les résultats ont été détaillés lors d'une session dédiée de cet EASD est qu'elle renferme une forte proportion de patients ayant une fonction rénale altérée (taux estimé de filtration glomérulaire <30 ml/min/m2).Globalement les résultats sont tout à fait tout à fait rassurants puisque l'incidence de la survenue de l'un quelconque des 3 événements constitutifs du critère principal (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal ou accident vasculaire cérébral non fatal) est similaire dans le groupe recevant la linagliptine (12,4%, n=434) et dans le groupe recevant le placebo (12,1%, n=420 personnes) ce qui atteste donc d'une sécurité cardiovasculaire à long terme (médiane d'observation de 2,2 ans) de type placebo-like.La constatation est la même pour ce qui concerne la sécurité rénale (critère secondaire principal) avec une incidence similaire de survenue de l'un quelconque des éléments constitutifs du critère composite (développement d'une insuffisance rénale de stade terminal, décès par insuffisance rénale, diminution soutenue du taux estimé de filtration glomérulaire ≥ 40% par rapport au placebo), soit 9,4% (n=327) dans le groupe traité par la linagliptine et 8,8% (n=306) dans le groupe placebo. A noter encore que contrairement à ce qui avait été observé dans d'autres essais du même type, il n'a pas été documenté d'augmentation du risque d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque. La tendance est même en faveur de la linagliptine puisque l'incidence de ce critère qui avait été prédéfini et qui a fait l'objet d'une adjudication à l'aveugle par un comité indépendant est de 6% (n=209) versus 6,5% (n=226) dans le groupe placebo.Si l'on ajoute à cela le fait que le profil général de sécurité de la linagliptine dans l'étude CARMELINA est tout à fait identique à ce que l'on sait déjà et qu'aucun nouveau signal de sécurité n'a été mis en évidence, l'on conçoit très facilement que Bernard Zinman, Toronto, Canada ait pu conclure que la linagliptine pouvait être utilisé sans arrière-pensée chez les diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire et/ou rénal.Dr Jean-Claude Lemaire, EASD 2018, Berlin 1-5 octobre