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L'essai randomisé contrôlé ASCEND a inclus 15.427 adultes (âge moyen 63 ans, 63% d'hommes) ayant un diabète (94% de type 2), sans antécédent cardio-cérébro-vasculaire et non déments. L'analyse préspécifiée présentée en session Late Breaking Science de l'AHA 2021 (J Armitage) évaluait vs. placebo l'impact de 100 mg/j d'aspirine sur le risque de • démence au sens large (DSL) par analyse des dires des sujets et de leurs dossiers hospitaliers et médicaux (mention de démence, de troubles cognitifs, de délire/confusion, prise de médicaments contre la démence, orientation vers une clinique de la mémoire ou un service de psychiatrie gériatrique)• démence au sens strict (DSS) via des questionnaires dédiés et des tests cognitifs spécifiques exécutés en fin de suivi. A l'issue d'un suivi moyen d'environ 9 ans (7,4 sous traitement puis 1,8 sans traitement), 1.146 participants (7,4%) ont été considérés comme atteints de DSL et 537 (3,5%) de DSS. La légère différence en faveur de l'aspirine constatée tant pour les DSL (7,1% vs 7,8%) que pour les DSS (3,3% vs 3,7%) n'est pas significative, les rapports des risques (IC 95%) étant respectivement de 0,91 (0,81-1,02) et 0,89 (0,75-1,06). Les investigateurs rapportent par ailleurs que les sujets ayant pendant l'essai survécu à un accident vasculaire grave (n=990) ou une hémorragie sévère (496) ont un risque accru de DSL, respectivement x 2,40 et x 1,96. Globalement en termes de ratio bénéfice/risque il semble que les résultats puissent exclure un effet délétère de l'aspirine >2% et un effet bénéfique >19%. Un suivi prolongé est prévu pour voir si d'autres cas de démence émergent.