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Jusqu'à présent, aucune étude sur l'être humain n'avait exploré un potentiel lien entre prédispositions génétiques, consommation de sucres et risques de démence. C'est chose faite désormais avec une étude de l'Inserm et de l'Université de Montpellier.Les scientifiques français ont suivi pendant 12 ans 2 777 personnes âgées de plus de 65 ans qui faisaient partie de la cohorte dite des Trois Cités. Ils ont scruté leurs habitudes alimentaires et plus particulièrement l'apport en charge glycémique de chaque repas (petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner) chez les 350 patients ayant développé une démence, dont la maladie d'Alzheimer. Ils ont également analysé leur profil génétique.D'après les résultats, pour les personnes porteuses de l'allèle E4 du gène APOE et ayant l'habitude de consommer un goûter, le risque de développer la maladie d'Alzheimer est augmenté de deux à trois fois pour chaque portion de sucre supplémentaire équivalente à la charge glycémique de 30 grammes de baguette, et ce indépendamment de l'apport énergétique quotidien, de l'activité physique, de la présence de comorbidités ou de l'adhésion à un régime alimentaire sain de type méditerranéen. En revanche, aucune association entre la survenue de démences et la consommation de sucres n'a été révélée pour les autres repas et un lien de ce type n'apparaît pas non plus chez les personnes qui ne possèdent pas le génotype à risque.Selon la chercheuse Sylvaine Artero, une hypothèse à envisager serait l'impact potentiel de l'insulinorésistance, pathologie impliquée dans le diabète de type 2 et favorisée par la consommation des sucres, sur le risque de développer une démence."Améliorant la compréhension des liens entre facteurs de risques environnementaux et génétiques, nos résultats, qui doivent être confirmés par d'autres études, ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de prévention des démences," conclut-elle.(référence : Alzheimer's and Dementia, 7 juin 2020, doi : 10.1002/alz.12114)