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Selon une enquête du SPF Santé publique, les tâches administratives représentent environ un quart du temps de travail des médecins. Depuis la crise sanitaire, la hausse des téléconsultations n'a fait qu'alourdir cette charge. La charge administrative croissante peut rapidement amener une détérioration de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée des médecins. Medinect, logiciel agréé par l'Inami, s'attaque à ce problème et entend "révolutionner la pratique médicale" avec un nouvel assistant intelligent baptisé Mia. L'outil est conçu pour assister les médecins pendant leurs consultations. "Nos équipes étaient motivées à explorer le potentiel de l'IA", explique Bruno Willems, administrateur délégué d'Offimed, qui fournit le logiciel. "Après des recherches approfondies, Medinect a développé un outil capable de réduire plus de 80% des manipulations d'encodage nécessaires lors des consultations."Par quelle magie? Avec le consentement préalable du patient, le médecin peut enregistrer la consultation. Grâce à un lien avec un système de reconnaissance vocale spécifiquement entraîné pour le domaine médical, l'assistant intelligent Mia identifie et structure les éléments clés de la consultation tels que les plaintes du patient, les antécédents médicaux, le diagnostic et la prescription. Les informations non pertinentes sur le plan médical sont automatiquement filtrées. En quelques secondes, Mia génère ensuite un compte rendu médical structuré que le médecin peut ajuster, compléter ou corriger. Une fois validé, ce compte rendu est directement intégré dans les différentes parties du DMI du patient selon un protocole de messagerie interne à l'ordinateur du médecin. "Ce qui distingue Mia, c'est que le produit généré n'est pas un document au format PDF, mais une structuration des données de la consultation qui permet un bon suivi du patient tout en faisant gagner du temps au médecin", résume Bruno Willems. Sans se substituer au médecin, le soutien que Mia apporte à celui-ci pourrait être une des réponses à apporter à la pénurie de médecins, selon ses papas d'Offimed. "D'après les médecins l'ayant testé, il est possible de gagner jusqu'à deux heures par jour! Mia offre donc un gain de temps considérable sur les tâches à faible valeur scientifique, apportant ainsi sérénité et fluidité dans la pratique médicale."Le spectre, souvent agité, d'une déshumanisation de la médecine n'est pas bien loin. Ce n'est pas l'avis du Dr Giovanni Briganti, spécialiste de l'IA en santé. "D'un point de vue purement technologique, il n'y a pas de meilleur moyen de réhumaniser les soins que l'intelligence artificielle", développait récemment le chargé de cours dans de nombreuses universités du sud du pays, à l'occasion d'une conférence sur l'IA dans le dossier médical co-organisée par Medinect. "Bien évidemment, la réhumanisation des soins ne passe pas que par la technologie. Il y a bien d'autres challenges, comme par exemple la force de travail médical, mais l'IA est une force que nous pouvons utiliser pour débarrasser les médecins du temps consacré à des tâches à basse valeur ajoutée, pour leur donner du temps à passer avec les patients."Ceux qui craignent de voir l'IA supplanter peuvent donc, pour le moment, dormir sur leurs deux oreilles. "Le médecin est irremplaçable!", rassure le Dr Briganti. "Ceux qui pensent pouvoir remplacer le médecin par l'intelligence artificielle n'ont rien compris ni à l'IA ni à la médecine. Les médecins auront toujours leur place dans notre système de soins de santé. Nous sommes un pays qui travaille très dur pour l'adoption de l'intelligence artificielle et pour l'éducation autour de l'intelligence artificielle auprès des soignants. Donc ça ne m'étonne pas que nous soyons parmi les pays où l'opinion des médecins est l'une des plus positives par rapport à l'IA. C'est quelque chose que nous devons utiliser en tant que levier pour améliorer son adoption. C'est pour ça qu'on s'efforce de former certains médecins qui auront la double fonction d'expert intelligence artificielle et de cliniciens pour guider les structures hospitalières, les cabinets médicaux, les maisons de repos, vers une bonne adoption de cette technologie."Conscient de la préoccupation du patient sur la sécurité de ses données médicales, Offimed informe qu'aucune donnée personnelle n'est envoyée à l'intelligence artificielle: "Mia utilise un algorithme de pseudonymisation qui supprime toutes les informations identifiables avant toute analyse de ces données. De plus, ni les enregistrements, ni les transcriptions, ni les comptes rendus ne sont stockés après leur traitement."Mia est d'ores et déjà opérationnel et termine sa phase de test auprès de plusieurs médecins. Le lancement est prévu pour ce jeudi 7 novembre. L'assistant intelligent est proposé en option payante aux utilisateurs du logiciel agréé Medinect. Chaque médecin pourra choisir d'y souscrire et de le tester pendant une durée limitée avant de décider d'un engagement à plus long terme. Offimed propose à tout médecin intérressé de voir comment Mia peut transformer son quotidien à participer à une de ses soirées de découverte en présence des médecins qui ont testé l'outil. Que vous utilisiez Medinect ou non, quatre séances vous sont proposées à Liège (7 novembre), Bruxelles (21 novembre), Mons (27 novembre) et Namur (28 novembre). Les inscriptions peuvent se faire sur le site de Medinect.