Non, le vélo électrique n'est pas qu'une machine de vieux ou de fainéants ! Il séduit de plus en plus de jeunes actifs, qui désirent vivre la ville autrement. Le vélo électrique peut en effet devenir un véritable instrument de mobilité pour les citadins. Il permet de traverser la cité de part en part et de se rendre au bureau sans mouiller sa chemise. Il plait aussi aux amateurs de balades dominicales qui, à effort identique, iront plus loin (ou plus vite) qu'avec un vélo classique. Mais il y a plusieurs types de vélos électriques, et de nombreux paramètres à prendre en compte pour faire le bon choix. On vous guide.

Que dit la loi ?

Commençons par le statut légal du vélo électrique. On ne traitera pas ici des vélos qui peuvent avancer au moyen d'un moteur électrique sans pédaler. Ceux-ci peuvent dépasser les 25 km/h et sont considérés comme des cyclomoteurs. Ils ne peuvent donc être chevauchés qu'à partir de 16 ans, imposent un permis de conduire (permis cyclo ou permis B), une assurance, le port du casque et une plaque d'immatriculation.

Dans cet article, nous allons nous concentrer sur les vélos à assistance électrique. Ceux-ci n'imposent ni assurance, ni permis de conduire, ni immatriculation, ni même le port du casque (pourtant fortement recommandé...). Mais ces vélos à assistance électrique doivent répondre à quelques spécifications techniques. Légalement, il y a trois conditions à respecter : la puissance du moteur doit être limitée à 250 Watts (ou 0,25 kW, soit 0,34 ch), l'assistance ne peut intervenir que lorsque le cycliste pédale, et cette assistance doit cesser complètement dès que l'on atteint la vitesse de 25 km/h.

La loi du moindre effort

Vous aurez donc compris que si un vélo à assistance électrique prône la loi du moindre effort, il impose néanmoins un minimum de labeur. Le moteur électrique ne s'enclenche que lorsque le pédalier tourne et, au guidon, le cycliste ne peut donc rester les jambes ballantes. Il faut toujours pédaler un minimum... Et l'assistance ne vous pousse que jusqu'à 25 km/h. Mais elle vous maintient sans trop d'effort à cette vitesse. Ce qui n'est déjà pas mal, sachant qu'un cycliste lambda qui roule à l'huile de cuisse dépasse rarement la moyenne de 15 km/h... Pour avoir testé des vélos électriques, on peut vous dire que la sensation est agréablement étonnante : une impulsion sur les pédales, l'assistance s'active et on se sent comme... dopé. Et c'est bien sûr dans les côtes que l'assistance prend tout son sens. Là, on se sent littéralement pousser des ailes.

Quelle autonomie ?

Ceci dit, la pile n'est pas éternelle. L'autonomie des vélos à assistance électrique varie entre 50 et 150 kilomètres et elle est conditionnée par de nombreux paramètres. D'abord, bien sûr, par la capacité de la batterie (de type lithium-ion dans la plupart des cas). " La capacité dépend des Ampères-heure (Ah): plus l'ampérage est élevé, plus l'autonomie du vélo sera élevée. Par ailleurs, plus la tension ou le voltage (V) est élevé, plus la puissance de l'assistance est forte et permettra une accélération importante et donc un soulagement plus efficace dans les côtes ", rappelle-t-on chez Provélo. Le poids du vélo (et celui du cycliste...) influence aussi l'autonomie. " Le poids d'un vélo à assistance électrique varie entre 15 kg pour les plus légers et 30 kg pour les plus lourds ; la grande majorité oscillant entre 17 et 25 kg ", ajoute Provélo. Le type d'usage influence aussi l'autonomie : celle-ci sera moins élevée sur les " grands axes " (où l'assistance fonctionne continuellement à plein régime) qu'en ville (arrêts fréquents). L'autonomie varie aussi en fonction des conditions météorologiques et du lieu de stockage de la batterie : par temps froid, la batterie se décharge plus rapidement.

Lorsque la pile est à plat, vous ne serez pas immobilisé, puisque vous pourrez toujours vous déplacer en pédalant. C'est alors que vous apprécierez d'avoir payé un peu plus cher pour un vélo au cadre plus léger... Pensez aussi à acheter un vélo dont la batterie est extractible (c'est aujourd'hui pratiquement toujours le cas), afin de pouvoir l'enlever pour la recharger facilement sur n'importe quelle prise de courant. Une recharge complète dure en moyenne trois heures.

Moteur avant, central ou arrière ?

L'implantation du moteur influence aussi le confort et la stabilité de conduite. Le moteur électrique peut être implanté soit dans la roue avant, soit dans la roue arrière, soit au niveau du pédalier. Lorsqu'il est implanté dans la roue avant, il peut engendrer du patinage et une instabilité en virage. Cette instabilité peut aussi se ressentir lorsque le moteur est implanté dans la roue arrière. L'idéal pour le comportement est que le moteur soit implanté dans l'axe du pédalier. Les réactions sont plus équilibrées. Le moteur central est par ailleurs plus économe en énergie car le capteur de l'assistance électrique prend en compte plusieurs paramètres et fait donc intervenir le moteur électrique de manière plus ciblée, mais aussi plus douce et linéaire. Ce qui constitue également un atout pour le confort de conduite. Mais cette implantation centrale du moteur est souvent plus coûteuse.

A quel prix ?

Quiconque essaie un vélo électrique en retombe de la selle avec le sourire aux lèvres. Mais au moment de signer le bon de commande, le prix peut donner le tournis... Le tarif est très variable. Vous trouverez des vélos électriques à 700-800 euros, mais les spécialistes interrogés nous disent qu'il faut débourser au minimum 1.800 ? pour un produit de qualité et fiable. Et les prix grimpent vite à plus de 2.500 ?. Soit le tarif d'un scooter ou d'une petite moto... Mais le coût à l'usage est évidemment bien plus limité (pas d'assurance, de carburant, ni de taxes). La consommation d'électricité est négligeable et le véritable coût, c'est l'amortissement du prix d'achat, qui est conditionné par la batterie, l'élément le plus coûteux de l'ensemble. " Une batterie coûte entre 600 et 800 ?. Sa durée de vie dépend de plusieurs paramètres, mais les réparateurs constatent que les batteries de première génération tiennent environ 7 à 8 ans avant d'être remplacées. Les éléments de nouvelle génération tiendront sans doute encore plus longtemps ", nous dit Isabelle Parmentier, représentante du département vélo au sein de Traxio, la fédération belge qui représente le secteur de la mobilité. Quant à l'entretien, il est certes un peu plus important que celui d'un vélo classique, mais pas insurmontable. Pour limiter les problèmes, il importe de régulièrement bien nettoyer le vélo, pour éviter les dépôts de boue qui pourraient altérer le bon fonctionnement des connexion électriques. Pour la fiabilité, on vous conseille aussi de choisir un vélo équipé d'un moteur développé par des sous-traitants réputés, comme Bosch (Allemagne) ou Shimano (Japon). Ces deux marques sont d'ailleurs les plus représentées sur le marché belge.

Comment bien acheter ?

C'est sûr, le vélo électrique reste un luxe, vu son prix. Mais, comme souvent, le bon achat doit se concevoir dans le temps. Le vélo électrique le moins cher est rarement le plus efficace et le plus fiable. Portez aussi attention à la capacité de la batterie. Mais, surtout, choisissez un vélo qui répond à vos besoins. Sachez à ce sujet que la plupart des vélos (de ville, VTT, pliables) sont disponibles en version électrique. Il faut donc fixer vos priorités (le confort, la polyvalence, la performance) pour choisir le vélo adéquat. Demandez conseil à un vendeur expérimenté. Et, surtout, pensez à faire un essai !

Olivier Maloteaux

Non, le vélo électrique n'est pas qu'une machine de vieux ou de fainéants ! Il séduit de plus en plus de jeunes actifs, qui désirent vivre la ville autrement. Le vélo électrique peut en effet devenir un véritable instrument de mobilité pour les citadins. Il permet de traverser la cité de part en part et de se rendre au bureau sans mouiller sa chemise. Il plait aussi aux amateurs de balades dominicales qui, à effort identique, iront plus loin (ou plus vite) qu'avec un vélo classique. Mais il y a plusieurs types de vélos électriques, et de nombreux paramètres à prendre en compte pour faire le bon choix. On vous guide. Commençons par le statut légal du vélo électrique. On ne traitera pas ici des vélos qui peuvent avancer au moyen d'un moteur électrique sans pédaler. Ceux-ci peuvent dépasser les 25 km/h et sont considérés comme des cyclomoteurs. Ils ne peuvent donc être chevauchés qu'à partir de 16 ans, imposent un permis de conduire (permis cyclo ou permis B), une assurance, le port du casque et une plaque d'immatriculation. Dans cet article, nous allons nous concentrer sur les vélos à assistance électrique. Ceux-ci n'imposent ni assurance, ni permis de conduire, ni immatriculation, ni même le port du casque (pourtant fortement recommandé...). Mais ces vélos à assistance électrique doivent répondre à quelques spécifications techniques. Légalement, il y a trois conditions à respecter : la puissance du moteur doit être limitée à 250 Watts (ou 0,25 kW, soit 0,34 ch), l'assistance ne peut intervenir que lorsque le cycliste pédale, et cette assistance doit cesser complètement dès que l'on atteint la vitesse de 25 km/h. Vous aurez donc compris que si un vélo à assistance électrique prône la loi du moindre effort, il impose néanmoins un minimum de labeur. Le moteur électrique ne s'enclenche que lorsque le pédalier tourne et, au guidon, le cycliste ne peut donc rester les jambes ballantes. Il faut toujours pédaler un minimum... Et l'assistance ne vous pousse que jusqu'à 25 km/h. Mais elle vous maintient sans trop d'effort à cette vitesse. Ce qui n'est déjà pas mal, sachant qu'un cycliste lambda qui roule à l'huile de cuisse dépasse rarement la moyenne de 15 km/h... Pour avoir testé des vélos électriques, on peut vous dire que la sensation est agréablement étonnante : une impulsion sur les pédales, l'assistance s'active et on se sent comme... dopé. Et c'est bien sûr dans les côtes que l'assistance prend tout son sens. Là, on se sent littéralement pousser des ailes. Ceci dit, la pile n'est pas éternelle. L'autonomie des vélos à assistance électrique varie entre 50 et 150 kilomètres et elle est conditionnée par de nombreux paramètres. D'abord, bien sûr, par la capacité de la batterie (de type lithium-ion dans la plupart des cas). " La capacité dépend des Ampères-heure (Ah): plus l'ampérage est élevé, plus l'autonomie du vélo sera élevée. Par ailleurs, plus la tension ou le voltage (V) est élevé, plus la puissance de l'assistance est forte et permettra une accélération importante et donc un soulagement plus efficace dans les côtes ", rappelle-t-on chez Provélo. Le poids du vélo (et celui du cycliste...) influence aussi l'autonomie. " Le poids d'un vélo à assistance électrique varie entre 15 kg pour les plus légers et 30 kg pour les plus lourds ; la grande majorité oscillant entre 17 et 25 kg ", ajoute Provélo. Le type d'usage influence aussi l'autonomie : celle-ci sera moins élevée sur les " grands axes " (où l'assistance fonctionne continuellement à plein régime) qu'en ville (arrêts fréquents). L'autonomie varie aussi en fonction des conditions météorologiques et du lieu de stockage de la batterie : par temps froid, la batterie se décharge plus rapidement. Lorsque la pile est à plat, vous ne serez pas immobilisé, puisque vous pourrez toujours vous déplacer en pédalant. C'est alors que vous apprécierez d'avoir payé un peu plus cher pour un vélo au cadre plus léger... Pensez aussi à acheter un vélo dont la batterie est extractible (c'est aujourd'hui pratiquement toujours le cas), afin de pouvoir l'enlever pour la recharger facilement sur n'importe quelle prise de courant. Une recharge complète dure en moyenne trois heures. L'implantation du moteur influence aussi le confort et la stabilité de conduite. Le moteur électrique peut être implanté soit dans la roue avant, soit dans la roue arrière, soit au niveau du pédalier. Lorsqu'il est implanté dans la roue avant, il peut engendrer du patinage et une instabilité en virage. Cette instabilité peut aussi se ressentir lorsque le moteur est implanté dans la roue arrière. L'idéal pour le comportement est que le moteur soit implanté dans l'axe du pédalier. Les réactions sont plus équilibrées. Le moteur central est par ailleurs plus économe en énergie car le capteur de l'assistance électrique prend en compte plusieurs paramètres et fait donc intervenir le moteur électrique de manière plus ciblée, mais aussi plus douce et linéaire. Ce qui constitue également un atout pour le confort de conduite. Mais cette implantation centrale du moteur est souvent plus coûteuse. Quiconque essaie un vélo électrique en retombe de la selle avec le sourire aux lèvres. Mais au moment de signer le bon de commande, le prix peut donner le tournis... Le tarif est très variable. Vous trouverez des vélos électriques à 700-800 euros, mais les spécialistes interrogés nous disent qu'il faut débourser au minimum 1.800 ? pour un produit de qualité et fiable. Et les prix grimpent vite à plus de 2.500 ?. Soit le tarif d'un scooter ou d'une petite moto... Mais le coût à l'usage est évidemment bien plus limité (pas d'assurance, de carburant, ni de taxes). La consommation d'électricité est négligeable et le véritable coût, c'est l'amortissement du prix d'achat, qui est conditionné par la batterie, l'élément le plus coûteux de l'ensemble. " Une batterie coûte entre 600 et 800 ?. Sa durée de vie dépend de plusieurs paramètres, mais les réparateurs constatent que les batteries de première génération tiennent environ 7 à 8 ans avant d'être remplacées. Les éléments de nouvelle génération tiendront sans doute encore plus longtemps ", nous dit Isabelle Parmentier, représentante du département vélo au sein de Traxio, la fédération belge qui représente le secteur de la mobilité. Quant à l'entretien, il est certes un peu plus important que celui d'un vélo classique, mais pas insurmontable. Pour limiter les problèmes, il importe de régulièrement bien nettoyer le vélo, pour éviter les dépôts de boue qui pourraient altérer le bon fonctionnement des connexion électriques. Pour la fiabilité, on vous conseille aussi de choisir un vélo équipé d'un moteur développé par des sous-traitants réputés, comme Bosch (Allemagne) ou Shimano (Japon). Ces deux marques sont d'ailleurs les plus représentées sur le marché belge. C'est sûr, le vélo électrique reste un luxe, vu son prix. Mais, comme souvent, le bon achat doit se concevoir dans le temps. Le vélo électrique le moins cher est rarement le plus efficace et le plus fiable. Portez aussi attention à la capacité de la batterie. Mais, surtout, choisissez un vélo qui répond à vos besoins. Sachez à ce sujet que la plupart des vélos (de ville, VTT, pliables) sont disponibles en version électrique. Il faut donc fixer vos priorités (le confort, la polyvalence, la performance) pour choisir le vélo adéquat. Demandez conseil à un vendeur expérimenté. Et, surtout, pensez à faire un essai ! Olivier Maloteaux