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Pour les professionnels de la santé, trouver un endroit où stationner pendant une visite à domicile relève parfois du véritable défi, principalement dans les zones urbaines. Ce problème n'est pas neuf. Dans une récente édition ("Les esprits et les moteurs surchauffent", Jdm 2301), nous nous étions d'ailleurs déjà penchés sur cet épineux dossier."Lorsqu'on n'a qu'une visite à effectuer, cela peut encore aller. Mais lorsque vous avez plusieurs visites de suite, dans différentes rues ou différents quartiers, la recherche d'une place de parking peut parfois devenir très longue. Et vous faire perdre un temps précieux. Car ces minutes peuvent s'avérer cruciales", rappelle le Dr Catherine Fonck. "Les médecins concernés sont nombreux. Et n'allez pas croire que le problème se pose uniquement à Bruxelles."Pourtant, depuis 2007, un arrêté royal rédigé par le ministre de la Mobilité de l'époque, Renaat Landuyt, octroie aux communes belges la possibilité de délivrer des cartes de stationnement à divers groupes-cibles, parmi lesquels les médecins, kinésithérapeutes et infirmiers. "Cet AR a eu le mérite d'exister et de prendre en considération ces difficultés de stationnement, certes, mais force est de constater qu'il n'a pas apporté de solution convaincante", note la présidente du groupe cdH à la Chambre. "D'une part, cette mesure dispensait simplement de paiement les détenteurs de cette carte. D'autre part, cet arrêté royal n'a quasiment jamais été mis en pratique par les communes.""Une utilisation responsable"La députée hennuyère a donc décidé d'agir. Et a déposé une proposition de loi visant à octroyer des facilités de stationnement aux professionnels de la santé lors des visites à domicile. Grâce à un document officiel (comme par exemple un caducée homologué) apposé de manière bien visible sur le véhicule, les prestataires de soin, en visite au domicile d'un patient, pourront s'arrêter sans commettre d'infraction en matière de stationnement."Cette mesure sera évidemment clairement encadrée", précise Catherine Fonck. "Il faut éviter que cette carte ne soit utilisée à mauvais escient. L'emploi de ce document sera bien sûr limité au cadre de travail, lorsque le médecin se rend au domicile du patient, pour une visite ou une urgence. Autre élément important : le véhicule stationné ne peut constituer un danger pour les autres usagers, on ne peut prendre aucun risque avec la sécurité routière."Le texte déposé à la Chambre prévoit des sanctions (une amende de 50? à 200?) en cas d'utilisation abusive de ce document. "Mais je suis persuadée que les professionnels de la santé mesurent ce que peut apporter ce type de dispositif et qu'il y aura donc une utilisation responsable de celui-ci", avance la députée humaniste.