...

Plusieurs projets pilotes ont été menés au cours des dernières années pour améliorer la couverture du dépistage du VIH, notamment la collecte d'échantillons, l'utilisation de tests rapides ou encore l'implication de personnel non professionnel de la santé. Ce type de dépistage doit permettre d'atteindre les populations à risque qui n'osent pas se rendre en milieu clinique pour procéder aux tests traditionnels.Cependant, pour promouvoir cette stratégie, une modification législative est nécessaire. L'arrêté royal du 10 novembre 1967 interdit en effet le dépistage décentralisé et démédicalisé. "Dès lors, le CSS recommande aux autorités compétentes d'adapter la législation pertinente relative à l'exercice des professions des soins de santé", stipule-t-il dans son avis.La recommandation du CSS ne va pas dans le sens de la politique actuellement menée par la ministre fédérale de la Santé publique Maggie De Block, qui ne finance que le dépistage médical et n'envisage pas de modification de l'arrêté royal. Plusieurs projets pilotes de dépistage décentralisé ont ainsi été interrompus en début d'année, faute de fonds.L'asbl Ex Aequo, qui était en charge d'un projet pilote, se félicite de l'avis du CSS. "On a l'impression parfois que la ministre De Block vit sur une île déconnectée des stratégies de lutte contre le VIH", regrette l'association.Le professeur Yves Van Laethem du CSS estime quant à lui que le refus de modifier la législation n'est "pas de bon augure". "Ce n'est pas productif d'aller contre les données scientifiques", commente-t-il.