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Le projet "Retour au travail", lancé par le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, vise à aider les personnes ayant des problèmes de santé à réintégrer la vie active plus rapidement, si elles le souhaitent, avec l'appui d'un coordinateur. Une quarantaine de coordinateurs vont intégrer le projet à partir de 2022. La MC, qui a mené un projet-pilote, a mis en évidence que l'aide apportée par un coordinateur aux personnes en incapacité de travail permettait de raccourcir l'arrêt de travail en moyenne de 22 jours.Le coordinateur, qui intervient au sein des mutualités, se met en contact avec les personnes souhaitant retrouver le chemin du travail après un arrêt maladie. En collaboration avec une équipe pluridisciplinaire (médecins conseils, kinésithérapeutes, psychologues, ...), le coordinateur assure le lien entre le patient, l'employeur, le médecin traitant, le médecin du travail ou encore le Forem pour trouver des solutions aux problèmes qui ont provoqué l'arrêt de travail. L'objectif de cette réinsertion professionnelle accompagnée est d'augmenter "les chances de réussite et d'éviter aux gens de se retrouver dans un cercle vicieux" , explique Elisabeth Degryse, vice-présidente de la MC. Le projet-pilote a d'ailleurs montré une diminution de 22% des rechutes chez les personnes guidées par un coordinateur.Les profils examinés lors du projet-pilote "Retour au travail" concernaient les arrêts de travail de moins d'un an pour cause de maladie ou d'accident (les arrêts pour cause d'invalidité ont été exclus du projet). Lors d'une enquête menée en 2020 (avant la pandémie), la MC indiquait que 56% des personnes interrogées imputaient leur incapacité de travail directement à leur emploi, à cause d'une charge de travail mentale ou physique trop élevée ou encore à cause des mauvaises relations dans l'environnement de travail. Le burn-out touchait 90% des personnes en arrêt de travail, tandis que les maladies du système ostéoarticulaire (mal de dos) atteignaient 64% des malades.En 2020, lors d'une précédente enquête menée par la MC, le nombre de personnes en arrêt de travail (incapacité de travail et invalidité confondues) avait atteint un pic de 470.000. La MC rapportait à l'occasion que les dépenses liées aux indemnités de maladie s'élevaient à 8,6 milliards d'euros pour 2019, contre 4,7 milliards d'euros en 2010. Elisabeth Degryse affiche un certain optimisme à l'issue du projet-pilote menée par la MC. Elle insiste toutefois sur la nécessite d'adopter une approche globale sur le phénomène des maladies professionnelles : "Les résultats renforcent notre conviction que les coordinateurs feront une réelle différence. La réinsertion est un aspect de la problématique, mais c'est encore mieux d'empêcher les gens de tomber en incapacité de travail. Il faudra aussi miser plus que jamais sur le bien-être au travail" .Luca Colamonici (ST)