Cet été, les conséquences du changement climatique ont déferlé à nos portes. Les inondations et les précipitations extrêmes que nous avons connues ces derniers mois en sont un exemple. La Banque centrale européenne a récemment calculé que le coût du changement climatique est plusieurs fois supérieur à celui de la transition écologique. D'un point de vue scientifique, il s'agit de faits indéniables, et pourtant nous continuons à tergiverser. Le changement climatique a également des conséquences dramatiques sur notre santé. C'est pourquoi les prochaines semaines s'annoncent cruciales.
Lorsque l'on parle du changement climatique, on met souvent l'accent sur la politique énergétique ou la politique de mobilité. Cependant, l'impact dramatique du réchauffement climatique sur notre santé est aussi de plus en plus évoqué. Le nombre de décès liés aux vagues de chaleur parmi les plus de 65 ans a augmenté de 50 % ces dernières années. Début septembre, 200 revues médicales ont tiré la sonnette d'alarme et appelé à des mesures drastiques.
En mars, un rapport de The Lancet Countdown et de l'Agence européenne pour l'environnement a mis en évidence le lien entre le changement climatique et notre santé, et recommandait à la fois d'intégrer la santé dans tout plan d'action visant à lutter contre le réchauffement climatique, et d'intégrer le changement climatique dans toute nouvelle politique de santé. Le climat et la santé sont comme des frères siamois, inséparables. D'ailleurs, les Mutualités libres considèrent la réduction de l'impact de la pollution environnementale et du changement climatique sur notre santé depuis 2019 comme l'une des 10 principales priorités du système belge de soins de santé.
Pollution atmosphérique
La pollution de l'air, cause majeure du changement climatique, provoque sept millions de décès prématurés chaque année. Une étude comparative publiée dans The Lancet Planetary Health montre qu'Anvers et Bruxelles obtiennent de particulièrement mauvais résultats en ce qui concerne le nombre de décès prématurés provoqués par le dioxyde d'azote. Les deux villes se classent respectivement deuxième et huitième sur une liste de mille villes.
Le 22 septembre dernier, l'Organisation mondiale de la santé a publié de nouvelles directives sur la qualité de l'air et recommandé des normes plus strictes. Les modifications les plus saisissantes concernent les normes plus strictes pour le dioxyde d'azote (quatre fois plus strictes) et les particules fines (deux fois plus strictes). Selon l'Organisation mondiale de la santé, lutter contre la pollution de l'air est un choix politique, car les preuves scientifiques sont irréfutables. Ces nouvelles directives constituent un premier pas important pour l'Union européenne. La réglementation européenne en matière de qualité de l'air sera révisée dans les prochains mois ; une consultation publique vient d'être publiée.
En Belgique, on entend des voix qui affirment que la qualité de l'air s'améliore. C'est vrai, mais celle-ci reste insuffisante. Une nouvelle étude des Mutualités libres révèle à quel point la pollution de l'air rend les Belges malades aujourd'hui. Lors des pics de pollution atmosphérique, les patients chroniques consultent plus rapidement leur médecin généraliste. En outre, cette pollution de l'air semble être l'un des facteurs qui contribuent à ce qu'une personne se retrouve en incapacité de travail pour des troubles mentaux. L'impact sur notre santé n'est donc pas le seul à considérer, il faut aussi penser aux conséquences sur la viabilité financière de l'assurance maladie et invalidité belge. Une raison suffisante pour passer à l'action.
Belgique et climat
La Belgique ne présente pas un bon bilan en matière de climat. Elle a d'ailleurs reçu cette année un mauvais rapport de l'OCDE pour sa politique climatique. Le principal problème est le manque de coordination entre les autorités fédérales et régionales, ainsi que l'absence d'une politique cohérente. Un petit air de déjà vu... La pandémie était une crise d'une ampleur sans précédent, mais la crise climatique, avec une augmentation de la température de plus de 1,5°C d'ici la fin du siècle, annonce un scénario qui doit nous pousser à nous réveiller.
Le message adressé aux responsables politiques belges est clair : au travail. C'est également le message qui sera délivré par les participants à la Marche pour le climat le 10 octobre. La transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique ne peuvent se concrétiser à l'aide de petites mesures. Voici petite checklist à l'attention de nos autorités:
· Regardez au-delà des prochaines élections et tracez une voie à long terme pour lutter contre le changement climatique. Examinez les opportunités.
· Travaillez sur les différentes compétences quel que soit le niveau de pouvoir.
· Promouvez les preuves et recommandations scientifiques.
· Soutenez et accompagnez les groupes vulnérables de notre société dans cette transition.
· Au niveau européen, soutenez la mise en oeuvre des nouvelles directives de l'Organisation mondiale de la santé en matière de qualité de l'air.
· Fin octobre, à la Conférence internationale sur le climat de Glasgow, présentez une position et un engagement clairs de la part de la Belgique.
Never let a good crisis go to waste. Il est temps de passer à l'action, pour notre santé.
Lire en page 6, l'étude des Mutualités libres
Lorsque l'on parle du changement climatique, on met souvent l'accent sur la politique énergétique ou la politique de mobilité. Cependant, l'impact dramatique du réchauffement climatique sur notre santé est aussi de plus en plus évoqué. Le nombre de décès liés aux vagues de chaleur parmi les plus de 65 ans a augmenté de 50 % ces dernières années. Début septembre, 200 revues médicales ont tiré la sonnette d'alarme et appelé à des mesures drastiques. En mars, un rapport de The Lancet Countdown et de l'Agence européenne pour l'environnement a mis en évidence le lien entre le changement climatique et notre santé, et recommandait à la fois d'intégrer la santé dans tout plan d'action visant à lutter contre le réchauffement climatique, et d'intégrer le changement climatique dans toute nouvelle politique de santé. Le climat et la santé sont comme des frères siamois, inséparables. D'ailleurs, les Mutualités libres considèrent la réduction de l'impact de la pollution environnementale et du changement climatique sur notre santé depuis 2019 comme l'une des 10 principales priorités du système belge de soins de santé.La pollution de l'air, cause majeure du changement climatique, provoque sept millions de décès prématurés chaque année. Une étude comparative publiée dans The Lancet Planetary Health montre qu'Anvers et Bruxelles obtiennent de particulièrement mauvais résultats en ce qui concerne le nombre de décès prématurés provoqués par le dioxyde d'azote. Les deux villes se classent respectivement deuxième et huitième sur une liste de mille villes.Le 22 septembre dernier, l'Organisation mondiale de la santé a publié de nouvelles directives sur la qualité de l'air et recommandé des normes plus strictes. Les modifications les plus saisissantes concernent les normes plus strictes pour le dioxyde d'azote (quatre fois plus strictes) et les particules fines (deux fois plus strictes). Selon l'Organisation mondiale de la santé, lutter contre la pollution de l'air est un choix politique, car les preuves scientifiques sont irréfutables. Ces nouvelles directives constituent un premier pas important pour l'Union européenne. La réglementation européenne en matière de qualité de l'air sera révisée dans les prochains mois ; une consultation publique vient d'être publiée. En Belgique, on entend des voix qui affirment que la qualité de l'air s'améliore. C'est vrai, mais celle-ci reste insuffisante. Une nouvelle étude des Mutualités libres révèle à quel point la pollution de l'air rend les Belges malades aujourd'hui. Lors des pics de pollution atmosphérique, les patients chroniques consultent plus rapidement leur médecin généraliste. En outre, cette pollution de l'air semble être l'un des facteurs qui contribuent à ce qu'une personne se retrouve en incapacité de travail pour des troubles mentaux. L'impact sur notre santé n'est donc pas le seul à considérer, il faut aussi penser aux conséquences sur la viabilité financière de l'assurance maladie et invalidité belge. Une raison suffisante pour passer à l'action. La Belgique ne présente pas un bon bilan en matière de climat. Elle a d'ailleurs reçu cette année un mauvais rapport de l'OCDE pour sa politique climatique. Le principal problème est le manque de coordination entre les autorités fédérales et régionales, ainsi que l'absence d'une politique cohérente. Un petit air de déjà vu... La pandémie était une crise d'une ampleur sans précédent, mais la crise climatique, avec une augmentation de la température de plus de 1,5°C d'ici la fin du siècle, annonce un scénario qui doit nous pousser à nous réveiller. Le message adressé aux responsables politiques belges est clair : au travail. C'est également le message qui sera délivré par les participants à la Marche pour le climat le 10 octobre. La transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique ne peuvent se concrétiser à l'aide de petites mesures. Voici petite checklist à l'attention de nos autorités:· Regardez au-delà des prochaines élections et tracez une voie à long terme pour lutter contre le changement climatique. Examinez les opportunités.· Travaillez sur les différentes compétences quel que soit le niveau de pouvoir.· Promouvez les preuves et recommandations scientifiques.· Soutenez et accompagnez les groupes vulnérables de notre société dans cette transition.· Au niveau européen, soutenez la mise en oeuvre des nouvelles directives de l'Organisation mondiale de la santé en matière de qualité de l'air. · Fin octobre, à la Conférence internationale sur le climat de Glasgow, présentez une position et un engagement clairs de la part de la Belgique. Never let a good crisis go to waste. Il est temps de passer à l'action, pour notre santé.Lire en page 6, l'étude des Mutualités libres