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Depuis que la variole a été officiellement éradiquée, en 1980, des virus vivants stockés dans deux laboratoires de haute sécurité, aux États-Unis et en Russie, ont permis de poursuivre, sous un étroit contrôle, des recherches sur le développement de tests de diagnostic, d'antiviraux et de nouveaux vaccins antivarioliques plus sûrs. Or, selon les virologues, ces recherches ne sont pas terminées et elles demeurent essentielles car les objectifs de l'OMS en la matière n'ont pas encore été atteints. " En dépit des progrès considérables obtenus, nous soutenons que le programme de recherche sur le virus variolique vivant n'est pas encore achevé, que d'importantes lacunes subsistent et qu'une plus grande exploitation des technologies actuelles pourrait aboutir à des thérapies plus efficaces en cas d'urgence sanitaire qui résulterait d'une résurgence de la variole ", écrivent les auteurs de la lettre. Ces recherches sont en effet motivées par le fait que la maladie puisse réapparaître dans la population à la suite d'une réintroduction intentionnelle du virus. La possibilité de recréer un virus n'est pas à exclure compte tenu des progrès de la biologie de synthèse. Les scientifiques soulignent également que la maladie pourrait resurgir en raison du réchauffement de la planète. Il y a quelques mois, un virus géant, baptisé Pithovirus et vieux de 30.000 ans, a été mis au jour dans le permafrost, le sol gelé de Sibérie. Les virologues pensent donc que la résurgence du virus de la variole n'est pas totalement à exclure. Leur argumentaire intervient peu de temps avant la tenue de l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe dirigeant de l'OMS, qui doit statuer sur la destruction ou non des stocks restants de virus et la poursuite ou l'arrêt des recherches dans les deux sites certifiés par l'OMS. Affaire à suivre... (référence : PLoS ONE Pathogens, 1er mai 2014, DOI: 10.1371/journal.ppat.1004108)