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" Cette nouvelle approche doit nous permettre de fournir des soins financièrement abordables et accessibles ", explique Frank Vandenbroucke, qui, par le biais d'une note de presse, défend d'abord son bilan." Pour pouvoir investir à nouveau dans nos soins, nous avons initié d'emblée un mouvement de rattrapage et, en premier lieu, relevé significativement - de 1,5 % à 2,5% - la norme de croissance, c'est-à-dire la mesure dans laquelle les dépenses de notre système de santé peuvent augmenter annuellement. Mais nous investissons encore au-delà de cette augmentation. En 2022, un total de 4,9 milliards supplémentaires seront investis dans les soins de santé par rapport à 2019. En 2024, ce chiffre aura atteint au moins 5,6 milliards supplémentaires par rapport à 2019. "Ce budget accru doit servir non seulement à couvrir la demande supplémentaire de soins, mais aussi à réduire la facture du patient.Aujourd'hui, la crise sanitaire met douloureusement en évidence la pénurie de personnel au chevet du patient. Le défi est double, notamment côté infirmier : il faut rendre la profession plus attrayante et éviter les départs en cours de carrière.Le Fonds Blouses blanches (402 millions d'euros) se traduit déjà concrètement par du personnel supplémentaire. En outre, l'accord social (600 millions d'euros) permet de meilleurs salaires pour une grande partie du personnel et de meilleures conditions de travail. Pour l'opposition comme pour les infirmiers, mettre de l'argent sur la table n'est cependant pas suffisant.Dont acte pour le ministre Vandebroucke. " Une série de mesures de soutien et d'investissements supplémentaires sont nécessaires pour soulager la pression sur nos soignants et leur apporter l'oxygène nécessaire de manière durable. Il y a du pain sur la planche, indéniablement. Nous ne prétendons absolument pas que toutes les lacunes et toutes les aspirations sont désormais comblées ni que tous les soucis auront disparu dès demain. Mais notre ambition doit toujours être d'offrir des outils et des ressources qui permettent des soins sûrs et de qualité. Pour réaliser cette ambition, une société prospère comme la nôtre doit avant tout montrer à nouveau sa considération à l'égard de son système de santé. Aujourd'hui, nous faisons un nouveau pas dans cette direction. "En concertation avec les partenaires sociaux, un nouveau modèle de fonctions pour le personnel de soins a été élaboré sous le gouvernement précédent, le modèle " Ific ". L'objectif de cette classification de fonctions était de rémunérer le personnel soignant sur la base de ses tâches et non plus sur la base de son diplôme." Depuis le début de la législature, nous avons consacré un demi-milliard d'euros à cette nouvelle classification de fonctions au travers des accords sociaux. Il s'agit d'une somme significative qui améliore la plupart des salaires, et certainement le salaire des débutants. C'était d'ailleurs l'un des objectifs de la réforme : augmenter l'attractivité de la profession par de meilleurs salaires ", explique le cabinet Vandenbroucke.L'Ific est une amélioration pour de nombreuses personnes dans le secteur des soins. Mais après une analyse des salaires du secteur, il est apparu que pour les infirmiers spécialisés, la valorisation est insuffisante. " Nous allons remédier au problème en introduisant un complément de spécialisation pour les infirmiers ayant une spécialisation agréée en plus des 500 millions d'euros déjà prévus dans l'Ific. Ce complément prendrait la forme d'un montant forfaitaire qui revalorise les spécialisations agréées. Ce montant forfaitaire sera accordé à partir du 1er janvier 2022. L'octroi se fera avec effet rétroactif, car la mise en oeuvre technique nécessitera plusieurs mois. La proposition que nous mettons sur la table est la suivante : 2.500 euros bruts supplémentaires par an pour les infirmiers spécialisés ayant un titre professionnel particulier et 833 euros bruts supplémentaires par an pour les infirmiers spécialisés ayant une qualification professionnelle particulière. "Frank Vandenbroucke annonce également trois mesures visant à diminuer la pression sur le personnel de soin.Première mesure : les heures de travail d'un étudiant dans le secteur des soins sont neutralisées. Les heures travaillées par les étudiants dans le secteur des soins au premier trimestre de 2022 ne seront pas comptabilisées non plus.Deuxième mesure : le plafond des défraiements annuels des volontaires actifs dans les centres de tests et les centres de vaccination est relevé. C'est déjà acté pour 2021, et un projet d'AR est sur les rails pour 2022. Le gouvernement a également décidé de prolonger une mesure permettant aux volontaires de travailler dans le secteur des maisons de repos commerciales jusqu'au printemps 2022.Troisième mesure : une loi d'urgence pour moins faire appel aux infirmiers dans les centres de test et de vaccination. Il est question de faire appel à une panoplie d'autres professionnels de soins pour les remplacer. Une fois votée à la Chambre, cette mesure s'appliquera rétroactivement.Outre les professionnels de soin - et en particulier les infirmiers - le ministre a également abordé les hôpitaux. Depuis le début de la crise, deux milliards d'euros d'avances ont été octroyées aux hôpitaux. Une compensation est prévue. Elle se réparti sur quatre axes :1. une intervention pour les coûts exceptionnels, comme les frais de protection, d'exploitation, de nettoyage, de matériel informatique, de personnel supplémentaire, d'assurances supplémentaires, de sécurité, etc.2. une compensation pour la baisse des activités régulières,3. une couverture des coûts des activités Covid supplémentaires, comme la coordination médicale,4. une compensation pour l'impact de la réservation obligatoire de lits.Pour l'année 2020, ces quatre postes ont été prévus et représentaient 1,45 milliard d'euros (estimation).Pour l'année 2021, compte tenu de l'impact du Covid sur l'activité hospitalière, les postes 1 et 4 ont été prévus jusqu'à la fin septembre 2021 et représentent 408 millions d'euros. " Ces montants que nous devons ajouter en période de crise sont la preuve que notre système de financement des hôpitaux n'est plus adapté à notre époque ", confie Frank Vandenbroucke. " Une réforme en profondeur du financement des hôpitaux est donc nécessaire. Cette réforme est presque prête et sera présentée début janvier. "Depuis le début de la crise, une intervention dans les équipements de protection est prévue pour les soignants du secteur ambulatoire. Au total, 740 millions d'euros ont été libérés dans ce cadre. L'intervention était prévue jusqu'à la fin du mois de juin 2021 et devait être versée en trois tranches. La troisième et dernière tranche devra être payée d'ici à fin février.Vu l'impact de la 4e vague, le gouvernement a décidé d'accorder une intervention similaire pour ces derniers mois et pour le premier trimestre 2022. En outre, vu l'évolution des prix des équipements de protection, l'intervention sera adaptée aux prix actuels et aux possibilités budgétaires. Le gouvernement élaborera une proposition définitive.