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Une enquête européenne menée entre 2019 et 2021 en collaboration avec M-POHL, l'OMS Europe, les Mutualités libres et l'UCLouvain, montre que pour près de quatre Belges sur dix, trouver, comprendre et juger des informations relatives à sa santé est difficile voire très difficile, écrivions-nous le 18 novembre dernier (lire jdM n°2693).L'UCL et les Mutualités libres révèlent maintenant le volet " vaccination " de cette vaste enquête, qui conclut à peu près aux mêmes constats. Ainsi, " un Belge sondé sur deux juge aussi qu'il est difficile d'utiliser concrètement les informations collectées sur internet pour améliorer sa santé ", pointe la mutualité. Si on peut se réjouir que " plus de 90% des sondés en Belgique estiment que la vaccination est importante pour se protéger ainsi que leur famille " et que " ils sont d'avis que les vaccins, de manière générale, sont efficaces et peuvent empêcher la propagation des maladies ", on doit déplorer que " 38,2% d'entre eux craignent aussi que ces vaccins puissent provoquer les maladies contre lesquelles ils doivent les protéger. "Dans la droite ligne de l'enquête principale sur la littératie en santé dont ces chiffres sont issus, les Mutualités Libres soulignent la nécessité d'une bonne lecture de l'information sur la vaccination.L'enquête révèle aussi d'autres aspects positifs. Ainsi, " pour la majorité de la population interrogée, la vaccination est importante afin de se protéger soi-même et ses enfants (92,5 %), est efficace (91,3%) et importante pour prévenir la propagation des maladies (94,1 %) ".Comment les sondés jugent-ils leur accès à l'information sur la vaccination ? On observe que près de 50 % des participants estiment assez facile de trouver les informations sur les vaccins recommandés pour eux et leur famille tandis que 28 % trouvent cela assez difficile. " Seulement 25 % des participants trouvent très facile de comprendre pourquoi eux-mêmes ou leur famille ont besoin de vaccins. Pour 30 % des personnes, il est assez difficile de juger quel vaccin est nécessaire pour eux-mêmes ou leur famille. C'est même "très difficile" pour 6 % des personnes. 21 % des participants trouvent assez difficile de prendre la décision de se faire vacciner contre la grippe. "Ce dernier aspect démontre l'importance pour les citoyens-patients de développer des compétences en santé, " que ce soit pour lever des doutes ou faire face à la désinformation, ou pour aider les citoyens à trouver et utiliser des sources d'informations fiables par exemple quand le contexte ne le facilite pas en raison d'influences individuelles ou de groupe, de croyances ou de la peur de l'injection, par exemple ".La mutualité insiste sur le fait que des personnes à faible littératie en santé adhèrent moins aux messages de prévention.Comment améliorer leur qualité de lecture de l'information ? Selon les ML, il faudrait les orienter vers des sources d'information fiables en matière de vaccination. " Ensuite, le contenu du message et sa formulation doivent être soigneusement élaborés. Il faut veiller à une information compréhensible et équilibrée et opter pour une approche adaptée au public visé ", soit plutôt grand public avec une attention particulière pour certains groupes comme " les jeunes parents, les femmes enceintes, les personnes âgées de plus de 65 ans, les adolescents et les publics plus fragilisés ". Et aussi choisir son moment, à savoir informer lors de consultations prénatales.Apparemment, les citoyens-patients sont plus ouverts à s'informer correctement lorsqu'on entame avec eux un dialogue. " C'est avant tout une question de confiance, notamment entre le professionnel de santé et le patient mais aussi envers les institutions. Tous les intervenants de la santé ont donc un rôle primordial à jouer pour informer correctement le patient. Les professionnels doivent pouvoir recevoir l'opinion du patient sans exprimer de jugement. Plusieurs entretiens sont parfois nécessaires. Il est important que tous soient bien formés et de façon continue, et qu'ils soient à même à répondre aux interrogations du patient. "Si le médecin généraliste a un haut indice de confiance auprès des patients, les Mutualités libres affirment que les mutualités jouissent également d'un capital confiance élevé de la part de leurs affiliés et en profitent pour développer des sites internet d'information ou proposer, comme Partenamut - un des 5 mutualités libres -, une antenne d'information en matière de vaccination sans rendez-vous dans le centre de Bruxelles.