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"La ministre a, semble-t-il, eu une lecture des besoins de financement similaire à celle des partenaires réunis au sein du Comité de l'assurance, du moins dans les grandes lignes. En outre, nous nous réjouissons de voir figurer dans ce budget, des mesures profitant directement aux patients ", déclare Christophe Happe, directeur général d'Unessa.Tout n'est pas rose pour autant. Dans le paquet de mesures budgétaires adoptées, la fédération craint que certaines d'entre elles fassent baisser drastiquement les faibles marges que les hôpitaux réalisent encore via leurs pharmacies. "Nous n'avons pas encore pu mesurer l'impact potentiel de ces mesures sur les marges de nos hôpitaux. Mais rappelons qu'elles leur permettent - tout comme les suppléments d'honoraires - de compenser en partie le sous-financement chronique dont ils sont victimes", explique Christophe Happe. Et de regretter l'absence de stabilité et de sécurité budgétaires sur plusieurs années pour les hôpitaux. Une demande récurrente d'Unessa et d'acteurs du secteur (Gibbis, par exemple). "Les investissements dans l'hospitalier coûtent cher. Compte tenu des moyens limités dont les gestionnaires disposent, leur planification rigoureuse sur plusieurs années est une obligation. Sans sécurité budgétaire à long terme, cette planification s'apparente à de l'acrobatie sans filet. Pourtant, pouvoir compter sur du matériel et un encadrement de qualité, c'est avant tout dans l'intérêt de la santé des patients et du maintien d'un système de santé performant ", explique Christophe Happe.Unessa regrette également que la concertation n'ait pas davantage présidé à la préparation de ce budget. "Si notre système de soins de santé est l'un des meilleurs du monde tout en étant meilleur marché (en pourcentage de PIB), par rapport aux pays voisins, c'est grâce à ce modèle de concertation ", rappelle Christophe Happe.Notons que plusieurs gestionnaires hospitaliers se demandent encore où les autorités vont trouver l'argent (402 millions) qui va financer le fameux fonds blouses blanches approuvé mercredi en commission de la Santé. Lors du colloque Hospitals4.0, Benoît Debande, directeur général financier, administratif et IT du Chirec, a souligné qu'il faudra bien trouver ce budget " indispensable pour soulager les infirmiers " dans une enveloppe fermée. Les hôpitaux s'attendent donc encore à devoir faire des efforts ailleurs.