Néanmoins, la mise à mal ces derniers mois de l'accord médico-mutualiste, garant de la sécurité tarifaire n'aura pas été sans conséquences sur les praticiens et les patients. Une récente étude menée de janvier 2016 à janvier 2017 par Solidaris montre en effet que l'insécurité tarifaire de ces derniers mois, a tendance à entraîner une augmentation des suppléments facturés aux patients. De plus, la profession médicale n'est pas la seule concernée : cette augmentation du cout des soins a également été mise en évidence en dentisterie et en kinésithérapie du fait d'une non reconduction des accords et conventions tarifaires qui venaient à échéance au 31 décembre 2016.

Impact sur la consommation des soins

Or, le prix des consultations a un impact direct sur la consommation des soins. Une étude menée en Irlande en 2007, montre par exemple que le prix des consultations en médecine générale impacte directement sur la consommation en soins de santé de la population. Par ailleurs ce sont les patients les plus pauvres et les plus malades qui sont les plus touchés1. Ces catégories de personnes sont les moins à même de faire face aux principales difficultés d'accès aux soins que représentent les dépassements d'honoraires et l'absence de souscription à une assurance complémentaire2. De véritables inégalités sociales de santé sont à même de se creuser dans un climat d'incertitude tarifaire. C'est le constat qui est mis en évidence dans de nombreux pays où la part de pratique médicale privée est importante3.

Même si les négociations sont reparties sur des bases plus saines en ce qui concerne la concertation et l'accord médico-mutualiste "courant", il conviendra à l'avenir pour la profession médicale d'être vigilants sur les modalités futures de concertation. La boîte de Pandore est ouverte, et l'exécutif n'hésitera probablement plus à réaliser des économies immédiates dans les soins de santé dans le contexte budgétaire actuel. Le maintien d'une sécurité tarifaire doit rester, au milieu de la tempête, notre centre de préoccupations. Au-delà de questions d'argent et de notre manière de professer, il s'agit avant tout d'une question de santé publique.

Références

1 O'Reilly, Dermot, et al. "Consultation charges in Ireland deter a large proportion of patients from seeing the GP: results of a cross-sectional survey." The European journal of general practice 13.4 (2007): 231-236.

2 Denantes, Mady, et al. "Accès aux soins et inégalités sociales de santé en médecine générale." Exercer 85 (2009): 22-6.

3 Van Doorslaer, Eddy, et al. "Horizontal inequities in Australia's mixed public/private health care system." Health Policy 86.1 (2008): 97-108.

Néanmoins, la mise à mal ces derniers mois de l'accord médico-mutualiste, garant de la sécurité tarifaire n'aura pas été sans conséquences sur les praticiens et les patients. Une récente étude menée de janvier 2016 à janvier 2017 par Solidaris montre en effet que l'insécurité tarifaire de ces derniers mois, a tendance à entraîner une augmentation des suppléments facturés aux patients. De plus, la profession médicale n'est pas la seule concernée : cette augmentation du cout des soins a également été mise en évidence en dentisterie et en kinésithérapie du fait d'une non reconduction des accords et conventions tarifaires qui venaient à échéance au 31 décembre 2016. Or, le prix des consultations a un impact direct sur la consommation des soins. Une étude menée en Irlande en 2007, montre par exemple que le prix des consultations en médecine générale impacte directement sur la consommation en soins de santé de la population. Par ailleurs ce sont les patients les plus pauvres et les plus malades qui sont les plus touchés1. Ces catégories de personnes sont les moins à même de faire face aux principales difficultés d'accès aux soins que représentent les dépassements d'honoraires et l'absence de souscription à une assurance complémentaire2. De véritables inégalités sociales de santé sont à même de se creuser dans un climat d'incertitude tarifaire. C'est le constat qui est mis en évidence dans de nombreux pays où la part de pratique médicale privée est importante3. Même si les négociations sont reparties sur des bases plus saines en ce qui concerne la concertation et l'accord médico-mutualiste "courant", il conviendra à l'avenir pour la profession médicale d'être vigilants sur les modalités futures de concertation. La boîte de Pandore est ouverte, et l'exécutif n'hésitera probablement plus à réaliser des économies immédiates dans les soins de santé dans le contexte budgétaire actuel. Le maintien d'une sécurité tarifaire doit rester, au milieu de la tempête, notre centre de préoccupations. Au-delà de questions d'argent et de notre manière de professer, il s'agit avant tout d'une question de santé publique. Références1 O'Reilly, Dermot, et al. "Consultation charges in Ireland deter a large proportion of patients from seeing the GP: results of a cross-sectional survey." The European journal of general practice 13.4 (2007): 231-236. 2 Denantes, Mady, et al. "Accès aux soins et inégalités sociales de santé en médecine générale." Exercer 85 (2009): 22-6. 3 Van Doorslaer, Eddy, et al. "Horizontal inequities in Australia's mixed public/private health care system." Health Policy 86.1 (2008): 97-108.