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Le Dr Paul Wulleman est un passionné du sommeil. Il a coutume de dire que le médecin qui ne s'intéresse pas à un tiers de la vie de l'adulte (le sommeil) et la moitié de la vie d'un enfant peut se tromper, respectivement, une fois sur trois et une fois sur deux. Or la Belgique possède une expertise technologique de premier plan en matière d'investigation, de dépistage des troubles respiratoires du sommeil permettant une prise en charge diagnostique et thérapeutique ambulatoires intégrant pleinement le médecin généraliste.Fils d'entrepreneur et entreprenant, partout où il est passé, Paul Wulleman a essayé de changer les choses, de créer. Il a notamment été chargé de " ranimer " le département de pneumologie de l'hôpital de Braine-l'Alleud. Il est aussi passionné des technologies numériques. " Le médecin est le premier homme connecté de l'histoire de l'e santé ", dit-il. " En 1816, Laennec inventa le stéthoscope. Le premier appareil médical connecté. "Ce sont les troubles du sommeil qui l'ont amené à l'idée qu'il est indispensable pour les médecins de travailler en réseau avec d'autres médecins, d'autres soignants.Or, bâtir une polyclinique, " cela crée toujours des problèmes. Qui paie le loyer ? ". Il crée donc en 2015 SleepClinic.be, un réseau connecté de professionnels ayant une vision commune des troubles de sommeil. Première mission : guérir le syndrome des apnées du sommeil. Un mal endémique." Deux principes : le patient dit toujours la vérité, au médecin de le comprendre. Homo sapiens fabrique ses maladies depuis des millénaires. Le médicament ne guérit pas la maladie, il aide l'humain à la guérir. Je m'intéresse au travers de la réhabilitation pulmonaire à la fonction musculaire en tant qu'organe sécrétoire. C'est la meilleure pharmacie du monde, une usine qui fabrique des centaines de " médicaments " sans effets secondaires ! Activer ses muscles concourt à prévenir, guérir le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires, etc. "Outre l'interdisciplinarité, la médecine ambulatoire a la cote. Maggie De Block y croit. " Mais comment le patient sortant d'une intervention chirurgicale en hôpital de jour peut-il contacter ses médecins (chirurgien, ophtalmo, ORL, anesthésiste, etc.) s'il est inquiet et souhaite un conseil rapide face à une situation angoissante ? Zéro efficacité ! "Pour mieux communiquer, le Dr Wulleman vient donc de créer Advelox© En son sein, il assurera la fonction de CMO (Chief Medical Officer). Le CEO, c'est Jean-Sébastien Struyf, un ancien de chez BMS. " C'est un projet qui débutera en médecine générale pour s'étendre ensuite à tous les soignants. Il y a un ingénieur informaticien, un juriste de haut niveau et un responsable business dans l'équipe. "Il s'agit d'un outil numérique de communication sécurisée pour les professionnels de santé et leurs patients. " C'est en quelque sorte un 'whatsApp' sécurisé de l'avis médical. Tout patient pourra contacter son médecin traitant via l'application Advelox©. Le médecin ne sera plus dérangé par coups de fil, mails durant la consultation ; ses avis et sa disponibilité seront rémunérés. Vous suivez une chimiothérapie en ambulatoire ? Actuellement, le patient ne peut communiquer avec son équipe soignante (MG, oncologue, infirmière référente, kiné, psychologue, etc.) Grâce à Advelox© ce type de prise en charge permettra de renforcer le lien thérapeutique et développer l'intelligence collective. "Wulleman souligne que son outil renforcera l'expertise au domicile du patient et même à l'étranger où vivent 200.000 Belges, dont de nombreux malades chroniques,. " Notre application va redonner ses lettres de noblesse à la médecine générale. Le MG va redevenir le centre d'une médecine holistique connectée. " Les données récoltées par les réseaux santé, cela ne suffit pas, dit-il. " Les data/données - matière inerte - génèrent la connaissance qui alimentée par l'intelligence du soignant conduit à l'expertise. Niveau d'expertise que le médecin pourra renforcer en sollicitant via Advelox©son réseau local, régional, national voire international de confrères et consoeurs. "En juin 2017, à l'ASCO à Chicago, une étude sur deux groupes de patients en chimiothérapie, dont un suivi de manière numérique avec l'équipe soignante a montré que le groupe " connecté " avait gagné en qualité de vie et espérance de vie.Les investisseurs privés étant plus sensibles aux jouets technologiques, Advelox©a choisi de convaincre les investisseurs institutionnels. " Nous sensibilisons les organismes assureurs à s'engager dans une collaboration constructive aux fins d'éviter de verser dans une médecine à deux vitesses via des plateformes de consultation en ligne avec des médecins inconnus ! On privilégie un développement en économie participative. Ce sera un service pour tous, pas pour les plus nantis. Dans les contrées où l'offre médicale se raréfie, notre interface aura un rôle essentiel à jouer en termes d'amélioration de l'interconnectivité entre acteurs de la santé. "Le numéro de nomenclature Inami correspondant à l'avis médical (109012) - inchangé depuis 1985 - devrait alors subir un " lifting " numérique afin d'accompagner pleinement le corps médical dans l'ère numérique.