...

Le reflux laryngopharyngé (RLP), variante moins connue du reflux gastro-oesophagien (RGO), affecte 20 à 30% de la population occidentale. Contrairement au RGO, qui a pourtant une prévalence similaire, le RLP reste largement sous-diagnostiqué en raison de ses symptômes atypiques (glaires, sécheresse de la gorge, difficulté à avaler, problèmes de voix, toux et mauvaise haleine), là où le reflux gastro-oesophagien peut être détecté par l'acidité, ainsi que par les brûlures d'estomac et de l'oesophage, explique le Pr Jérôme Lechien. Dans le cas du reflux laryngopharyngé, il n'y a pas d'acidité et l'oesophage est normal. Avant d'obtenir un diagnostic, les patients passent donc par une multitude d'examens inutiles et coûteux. Celui qui permet de détecter leur maladie est la PH-impédancemétrie de 24 heures avec capteurs pharyngés.Le coût moyen pour la sécurité sociale de cette errance médicale s'élève à environ 310 euros par patient, sans compter un ticket modérateur supplémentaire de 54 euros à la charge du patient lui-même, montre l'étude du Dr Lechien. En extrapolant ces chiffres à l'échelle de la population belge, l'impact financier pour la sécurité sociale serait compris entre 359 millions et 1 milliard d'euros par an, ajoute-t-elle.Alors que cette maladie explose en raison du stress, de l'anxiété et des mauvaises habitudes alimentaires, l'étude souligne la nécessité d'améliorer la formation des médecins en la matière et de développer des outils cliniques pour faciliter la détection et le traitement de cette pathologie.