Première leçon. Elle a été, et est toujours, au coeur du dispositif sanitaire contre la Covid19. À tel point qu'elle a failli exploser tellement tout convergeait vers elle et passait par elle. Il a fallu la soulager pour qu'elle puisse tenir le coup, en supprimant une charge administrative dantesque. Pour gérer l'épidémie, il n'y a pas eu de MG dans le GEES (a) ou dans le Celeval (b), ce fut une erreur. Les autorités ont trop peu écouté la médecine générale - deuxième leçon - or elle ne se trompait pas, ni début mars ni début septembre quand elle appelait à prendre plus rapidement des mesures drastiques pour limiter la vague se profilant à l'horizon. La connaissance du terrain qu'ont les généralistes est indispensable à la gestion d'un système sanitaire : troisième leçon. Certes, ils ne sont pas seuls en première ligne mais ils font partie de ceux qui perçoivent fort bien l'évolution sanitaire, que la problématique soit une pandémie ou l'évolution de la santé mentale de la population.

Si Madame De Block fut une mauvaise ministre de la santé, c'est entre autres parce qu'elle n'a jamais su ou voulu anticiper ces 3 leçons. Le fait qu'elle soit elle-même une généraliste aggrave encore plus lourdement sa responsabilité. L'évolution de notre métier a été fulgurante en 2020. Nous avons dû nous adapter et adapter nos outils. C'est la quatrième leçon. L'outil informatique a fait consensus pour nous faciliter la vie : prescriptions des eForms ouvrant le sésame des tests PCR, certificats d'interruption de travail ou de quarantaine envoyés électroniquement, facturation électronique des codes 101135 (avis donné en vue de la continuité des soins) en tiers payant. Et que dire de nos prescriptions ? Elles ont, parce que dématérialisées, pu répondre avec rapidité et efficacité aux besoins de continuité des soins de la majeure partie de nos patients.

L'outil informatique a fait consensus pour nous faciliter la vie

Tout était bon pour les recevoir : PC, tablettes, smartphones. La révolution numérique des soins a bien eu lieu : cinquième leçon. Ce grand chamboulement a implanté un changement de nos modes de consultation : la téléconsultation a été adoptée et financée en un temps record : sixième leçon ! Elle balbutiait encore il y a peu. Actuellement, tout le monde peut dire qu'il en a peu ou prou tâté. Certes, il conviendra d'en baliser plus sûrement l'usage mais gageons qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Ce n'est pas les patients qui me contrediront : ils en ont trouvé la voie avec une facilité déconcertante mais ils auront eux aussi besoin d'être guidés pour l'utiliser de manière appropriée. Nous aurons besoin de formation continue, cette dernière a aussi évolué à une rapidité déconcertante : ce fut le printemps des webinaires !

Septième leçon. Mais quel outil formidable que celui qui a permis de partager les connaissances avec autant de facilités : celle de rester chez soi, celle de ne pas risquer de s'infecter, celle aussi de ne pas se fatiguer tard sur la route, etc. !

Enfin, je ne peux terminer la revue de cette année finissante sans évoquer la formidable solidarité des soignants et des généralistes. L'union fait la force, si l'on veut être forts il nous faudra rester tous unis ! Huitième leçon. Le Collège, né en 2018, a grandi avec force et maturité. Toutes les associations, ou plutôt la grande majorité d'entre elles, ont joué le jeu à 100 %. Sans failles et sans reproches. Chacune apportant sa pierre à l'édifice, avec son expertise et ses compétences propres.

Cependant, un Collège fort passe par des associations fortes. Il convient donc de les soutenir. Trop longtemps les généralistes ont regardé de loin, si pas de haut, ceux qui en fait les servaient. Ils n'ont pas voté aux élections syndicales en assez grand nombre et n'ont pas payé suffisamment leurs cotisations.

Cela doit changer ! Neuvième leçon.

Editorial publié dans la Revue de Médecine générale, décembre 2020

a. Groupe d'experts en charge de l'exit stratégie.

b. Cellule d'évaluation, conseillant les autorités

Première leçon. Elle a été, et est toujours, au coeur du dispositif sanitaire contre la Covid19. À tel point qu'elle a failli exploser tellement tout convergeait vers elle et passait par elle. Il a fallu la soulager pour qu'elle puisse tenir le coup, en supprimant une charge administrative dantesque. Pour gérer l'épidémie, il n'y a pas eu de MG dans le GEES (a) ou dans le Celeval (b), ce fut une erreur. Les autorités ont trop peu écouté la médecine générale - deuxième leçon - or elle ne se trompait pas, ni début mars ni début septembre quand elle appelait à prendre plus rapidement des mesures drastiques pour limiter la vague se profilant à l'horizon. La connaissance du terrain qu'ont les généralistes est indispensable à la gestion d'un système sanitaire : troisième leçon. Certes, ils ne sont pas seuls en première ligne mais ils font partie de ceux qui perçoivent fort bien l'évolution sanitaire, que la problématique soit une pandémie ou l'évolution de la santé mentale de la population. Si Madame De Block fut une mauvaise ministre de la santé, c'est entre autres parce qu'elle n'a jamais su ou voulu anticiper ces 3 leçons. Le fait qu'elle soit elle-même une généraliste aggrave encore plus lourdement sa responsabilité. L'évolution de notre métier a été fulgurante en 2020. Nous avons dû nous adapter et adapter nos outils. C'est la quatrième leçon. L'outil informatique a fait consensus pour nous faciliter la vie : prescriptions des eForms ouvrant le sésame des tests PCR, certificats d'interruption de travail ou de quarantaine envoyés électroniquement, facturation électronique des codes 101135 (avis donné en vue de la continuité des soins) en tiers payant. Et que dire de nos prescriptions ? Elles ont, parce que dématérialisées, pu répondre avec rapidité et efficacité aux besoins de continuité des soins de la majeure partie de nos patients. Tout était bon pour les recevoir : PC, tablettes, smartphones. La révolution numérique des soins a bien eu lieu : cinquième leçon. Ce grand chamboulement a implanté un changement de nos modes de consultation : la téléconsultation a été adoptée et financée en un temps record : sixième leçon ! Elle balbutiait encore il y a peu. Actuellement, tout le monde peut dire qu'il en a peu ou prou tâté. Certes, il conviendra d'en baliser plus sûrement l'usage mais gageons qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Ce n'est pas les patients qui me contrediront : ils en ont trouvé la voie avec une facilité déconcertante mais ils auront eux aussi besoin d'être guidés pour l'utiliser de manière appropriée. Nous aurons besoin de formation continue, cette dernière a aussi évolué à une rapidité déconcertante : ce fut le printemps des webinaires !Septième leçon. Mais quel outil formidable que celui qui a permis de partager les connaissances avec autant de facilités : celle de rester chez soi, celle de ne pas risquer de s'infecter, celle aussi de ne pas se fatiguer tard sur la route, etc. !Enfin, je ne peux terminer la revue de cette année finissante sans évoquer la formidable solidarité des soignants et des généralistes. L'union fait la force, si l'on veut être forts il nous faudra rester tous unis ! Huitième leçon. Le Collège, né en 2018, a grandi avec force et maturité. Toutes les associations, ou plutôt la grande majorité d'entre elles, ont joué le jeu à 100 %. Sans failles et sans reproches. Chacune apportant sa pierre à l'édifice, avec son expertise et ses compétences propres.Cependant, un Collège fort passe par des associations fortes. Il convient donc de les soutenir. Trop longtemps les généralistes ont regardé de loin, si pas de haut, ceux qui en fait les servaient. Ils n'ont pas voté aux élections syndicales en assez grand nombre et n'ont pas payé suffisamment leurs cotisations.Cela doit changer ! Neuvième leçon.Editorial publié dans la Revue de Médecine générale, décembre 2020a. Groupe d'experts en charge de l'exit stratégie. b. Cellule d'évaluation, conseillant les autorités