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P lusieurs scénarios circulent actuellement au sujet des partenaires du Chirec au sein d'un réseau hospitalier locorégional. Comptez-vous vous rapprocher d'Erasme, des Hôpitaux Iris Sud (HIS) ou des deux ? - Philippe El Haddad, directeur général médical : De nombreuses négociations ont été menées entre le Chirec et HIS, entre le Chirec et Erasme, entre le Chirec, Erasme et HIS... Ces négociations ont avancé à grands pas. Nous attendons les normes et les critères agrément des réseaux qui devraient être publiés encore en janvier pour pouvoir nous positionner correctement. Nous devons également avoir des éclaircissements sur les possibilités de rapprochement entre les hôpitaux privés et les hôpitaux publics en Région bruxelloise. Nous ne formerons pas un réseau avec le public dans les conditions actuelles liées à la forme juridique des associations chapitre XII. En Wallonie, un amendement a déjà été pris. Nous attendons un texte pour Bruxelles. Le Chirec est ouvert à toutes les propositions tant que nous gardons notre liberté de pouvoir fonctionner avec une grande autonomie. Nous voulons bien collaborer avec des partenaires mais nous ne voulons pas avoir de tutelle. - Benoit Debande, directeur général administratif, financier et informatique : Nous tenons à conserver notre modèle de gouvernance. Le Chirec a toujours travaillé de cette façon et il serait difficile de limiter notre autonomie. - Le Chirec est un hôpital dans lequel les médecins sont fort impliqués au niveau de la gouvernance, entre autres dans le comité de direction, le conseil d'administration et l'assemblée générale. Ce modèle de gouvernance est-il compatible avec le mode de fonctionnement des hôpitaux publics ? - Benoît Debande : Pour avoir travaillé dans différents types d'hôpitaux, publics et privés, en Belgique et à l'étranger, je pense que chaque modèle de gouvernance a ses particularités mais les objectifs ne sont pas si éloignés. - Marier le Chirec avec Erasme au sein d'un réseau est-ce votre option préférée ? - Philippe El Haddad : Le rapprochement avec Erasme coule de source. C'est un hôpital privé. En outre, 65% de nos médecins sont diplômés de l'ULB. De nombreuses conventions ont déjà été signées entre l'hôpital académique et le Chirec. Dans un réseau, la présence d'un hôpital universitaire est un plus pour permettre la complémentarité avec les hôpitaux généraux. Il faudra bien entendu s'accorder sur les futurs agréments. - Certains médecins des Hôpitaux Iris Sud aspirent également à s'unir avec le Chirec.- Philippe El Haddad : Les médecins exerçant à HIS sont des indépendants. Ils ont le même statut que les médecins du Chirec. De nombreux médecins d'Iris Sud travaillent également au Chirec. Nous avons une offre complémentaire et une véritable proximité entre les sites des deux groupes. Au lieu d'être en concurrence, nous pourrions unir nos forces et développer des projets médicaux ensemble. Collaborer avec HIS a du sens puisque notre site Delta et celui d'Etterbeek-Ixelles se situent à moins de trois kilomètres de distance, ceux de Ste -Anne St-Remi et de Bracops aussi. Notre centre médical Edith Cavell est à proximité de l'hôpital Molière. Les médecins du Chirec et de HIS ont exprimé un souhait en ce sens mais nous sommes confrontés au problème du chapitre XII. En outre, plusieurs élus des communes actionnaires des hôpitaux publics ne soutiennent pas ce rapprochement. Or, il faut bien se rendre compte que, si un projet médical n'est pas porté par des médecins, il n'aboutira pas. - Benoît Debande : Les réseaux hospitaliers reposent avant tout sur un projet médical. Certains pensent que c'est avant tout un projet politique. C'est le noeud du problème auquel nous allons être confrontés à l'avenir. Qu'est-ce qui prime ? Je ne crois pas qu'un projet politique puisse imposer un projet médical. Par contre, si les médecins adhèrent à un projet médical, celui-ci va aboutir. - Philippe El Haddad : Dans le cas contraire, obliger les médecins à travailler avec d'autres confrères sur d'autres sites hospitaliers risque de ne pas fonctionner. - Le Chirec pourrait-il, si nécessaire, former un réseau tout seul ? Est-ce envisageable ? - Philippe El Haddad : La loi le permet. Nous avons deux numéros d'agrément et nous sommes présents à Bruxelles et en Wallonie. Rien ne nous empêche de le faire mais, dans la dynamique actuelle, est-ce que cela a du sens de rester seul ? - Avez-vous l'occasion de rencontrer le ministre Alain Maron pour lui faire part de vos projets et demander la publication de l'amendement tant attendu par les hôpitaux bruxellois ? - Nous allons bientôt rencontrer le ministre bruxellois en charge de la santé. - Et du côté de l'ULB ? - Nos contacts avec l'ULB sont bons. Nous avions déjà bien avancé dans le dossier de la constitution d'un réseau avec Erasme. - La tradition de médecine libérale exercée au Chirec, décriée par d'aucuns au sujet des suppléments d'honoraires, est-elle un obstacle au rapprochement avec des hôpitaux publics ? - Benoît Debande : Nous n'avons pas ressenti de frein à ce sujet lorsque nous avons été présenté notre projet aux responsables des Hôpitaux Iris-sud. Ce sont des hôpitaux qui demandent également, tout comme le CHU Brugmann, des suppléments d'honoraires. Chez nous, ces suppléments sont liés à notre approche de médecine personnalisée. En définitive, notre approche n'est pas si différente de celle de certains hôpitaux publics. - Récemment, DKV a exclu votre hôpital, à l'instar de 29 autres hôpitaux, de son assurance Hospi Select parce que vos suppléments seraient trop élevés. Cela renforce encore un peu votre image d'hôpital pratiquant une médecine privée.- Benoît Debande : Cette exclusion est liée aux suppléments pour les chambres pas aux suppléments d'honoraires. Nous avons aligné le prix des chambres de Cavell et du Parc Léopold. Selon le bulletin réalisé par DKV, nous avons même diminué légèrement les honoraires. Nous sommes pénalisés à cause de notre démarche de fusion. Il est regrettable que DKV n'ait pas tenu compte du fait que nous sommes dans une dynamique de fusion et d'harmonisation entre nos sites.