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"Notre objectif n'est nullement de soumettre toutes les personnes âgées de manière systématique à un test d'aptitude à la conduite", insiste Mieke Van Hove, médecin conseil auprès du CARA (Centre d'aptitude à la conduite et d'adaptation des véhicules), un service de l'IBSR. "Nous voulons les sensibiliser à d'éventuels problèmes de conduite et trouver une solution avec elles, autant que faire se peut, afin qu'elles puissent continuer à conduire le plus longtemps possible en toute sécurité". Les chiffres ne mentent pas: alors qu'un conducteur sur sept (17%) ayant perdu la vie dans un accident de la route en 1992 était âgé de 65 ans ou plus, ils sont aujourd'hui un sur cinq (23%). Les personnes âgées de 75 ans courent un risque assez élevé, principalement si elles sont cyclistes ou piétonnes. Mais elles risquent aussi davantage d'être grièvement blessées lorsqu'elles sont au volant, en comparaison avec de jeunes conducteurs. Trois facteurs expliquent cette différence: la fragilité (les os qui se cassent plus vite, les blessures qui guérissent plus difficilement et les complications éventuelles); la conduite moins fréquente (les conducteurs plus âgés parcourent moins de kilomètres, ce qui entraîne plus de risques par kilomètre parcouru); l'aptitude à la conduite (risque accru d'avoir un accident en raison des limites imposées par l'âge).Le questionnaire élaboré par l'IBSR et l'IMOB est composé de 15 questions. Elles permettent d'évaluer les connaissances sur le code de la route, les capacités de réaction ainsi que la manière d'aborder des situations routières. Les médicaments et les problèmes de santé peuvent influencer la conduite et c'est là, qu'en tant que médecin (généraliste), vous avez un rôle à jouer. "La famille ou l'entourage du patient s'adressera souvent au médecin, se confiant sur les problèmes de conduite de papy ou mamy", indique le Dr Van Hove. "Cela peut être le point de départ pour en parler avec lui/elle et éventuellement l'orienter vers le CARA, où sa situation sera évaluée en toute objectivité, pour ensuite prendre les mesures nécessaires le cas échéant".Il n'est pas toujours aisé pour le médecin d'aborder ce sujet avec son patient, vu la relation qui existe entre eux, ajoute le Dr Van Hove. Des restrictions éventuelles dans ce domaine peuvent avoir des conséquences importantes au quotidien pour le patient. "Le questionnaire peut aider à discuter du problème". Et c'est nécessaire quand on sait qu'en 2030, plus d'un quart des conducteurs seront âgés de plus de 65 ans.