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L'obésité et le diabète sont un véritable fléau qui affecte des millions de personnes dans la plupart des pays développés. Les régimes sont souvent privilégiés pour y remédier. Certains ont également recours à la liposuccion. Mais à l'avenir, une autre solution pourrait être envisagée.Une étude réalisée par des chercheurs des universités de Columbia, à New York, et de Caroline du Nord, suggère en effet qu'un simple patch transdermique pourrait peut-être suffire pour faire fondre les fichues poignées d'amour dont il est si difficile de se délester, et ainsi permettre à celui qui le porte de perdre du poids efficacement, et durablement, le tout sans devoir fournir un gros effort et avec moins d'effets secondaires. Les premiers résultats sont en tout cas prometteurs.En quoi consiste ce patch astucieux ? Il s'agit d'un pansement appliqué sur la peau et muni de plusieurs dizaines d'aiguilles microscopiques et indolores. Ces petites seringues diffusent progressivement dans le tissu sous-jacent un traitement ensaché dans des nanoparticules de 250 nanomètres de diamètre qui finissent par s'éliminer. Pour cette étude, le patch contenait un anti-diabétique.Les scientifiques ont constaté que leur dispositif cutané a la faculté de modifier la graisse, c'est-à-dire qu'il transforme les tissus adipeux blancs en graisse brune. Or, on sait que c'est la graisse blanche qui stocke les réserves d'énergie sous forme de triglycérides, des lipides qui font grossir, tandis que la brune brûle des calories, ce qui conduit à une perte de poids et stimule le métabolisme. Davantage présente à la naissance, cette graisse brune a pour fonction principale de générer de la chaleur, ce qui aide les nouveau-nés à réguler leur température.On peut donc dire aussi que les auteurs de ce travail ont repris la piste de la graisse brune, ou du processus " de brunissement ", qui peut se produire naturellement lorsque le corps est exposé aux températures froides.Les chercheurs ont testé leur traitement sur des souris obèses en leur appliquant de chaque côté de l'abdomen, sur des zones grasses, un timbre transdermique, l'un contenant un antidiabétique, l'autre un placebo. Les dispositifs étaient changés tous les trois jours, pendant quatre semaines.Les premiers résultats semblent plutôt concluants. Ils indiquent une réduction des bourrelets de graisse de 20 % du côté du patch actif comparativement au côté non traité.Des analyses génétiques ont par ailleurs démontré qu'au niveau de la zone corporelle traitée avec le timbre actif, on retrouvait davantage de gènes liés à la graisse brune. Une preuve patente de la métamorphose des tissus adipeux blancs au profit des tissus adipeux bruns. Autrement dit, le patch semble dissoudre les bourrelets au profit d'une graisse plus favorable à la santé.Le dispositif innovant a aussi entrainé une réduction du taux de de glucose sanguin à jeun chez les souris traitées et a favorisé la consommation d'oxygène de ces mêmes animaux d'environ 20 % par rapport au groupe témoin n'ayant bénéficié d'aucun traitement." Ce patch est une méthode 'non invasive' qui pourrait réduire les poches de graisse par rapport à la liposuccion ", se réjouit le Pr Zhen Gu, professeur agrégé d'ingénierie biomédicale conjointe à l'Université de Caroline du Nord. " Il ne devrait pas seulement être utilisé de façon esthétique, mais serait une alternative plus sûre au traitement des maladies métaboliques telles que l'obésité et le diabète. "Un de ses principaux avantages est son action locale au contraire des médicaments qui sont à l'heure actuelle cliniquement disponibles. Ces derniers favorisent certes le brunissement, mais comme ils sont administrés sous forme de pilules ou d'injections, ils exposent l'ensemble du corps au principe actif, ce qui peut entraîner des effets secondaires et des complications.Alors peut-on dire que l'on détient vraiment l'allié minceur de demain ? Une arme efficace contre l'obésité et le diabète ? La prudence s'impose car pour l'instant cette technologie prometteuse n'a été encore testée que sur des rongeurs.Pour être validée par les autorités sanitaires, cette innovation devra toutefois faire l'objet d'une étude clinique plus avancée sur l'être humain qui permettra d'en vérifier l'efficacité. La recherche s'annonce encore longue, sans garantie absolue de résultat. Par ailleurs, aucun calendrier n'a encore été annoncé par les scientifiques en charge du projet.Patience donc pour la fonte des poches de graisses indésirables telles que les fameuses poignées d'amour...