La nouvelle enquête d'Un pass dans l'impasse, menée avec Solidaris, dresse un profil fin des personnes en mal-être. Une souffrance plus que jamais prégnante dans la population francophone.
Le suicide, avec cinq décès chaque jour en Belgique, demeure encore et toujours la première cause de décès parmi les personnes âgées de 15 à 44 ans. La dernier sondage réalisé par l'association "Un pass dans l'impasse" avec le soutien de l'Institut Solidaris apporte un éclairage plus approfondi sur ces idéations suicidaires, révélant par exemple que plus d'un répondant sur dix avait planifié son acte. Des données rares, éclairantes pour les médecins confrontés à la problématique.
L'enquête a été réalisée cet été; c'était la première depuis la fin de la pandémie qui a fait, on le sait, d'énormes dégâts collatéraux sur la santé mentale. Parmi les données à retenir:
-35,7% des Wallons et des Bruxellois ont déjà eu des idées suicidaires au cours de leur vie. Les Wallons sont davantage concernés, et les Liégeois plus particulièrement.
-Parmi ceux qui ont connu des idéations suicidaires, un sur cinq (20,6%) les a eus au cours des six derniers mois, donc cette année. C'est particulièrement le cas parmi les personnes défavorisées et dans les familles monoparentales.
-Les plus vulnérables face au suicide sont les femmes, les jeunes parents (enfants de moins de 3 ans), les demandeurs d'emploi et les personnes en incapacité de travail.
-11,2% des Bruxellois et Wallons ont planifié leur suicide, essentiellement les femmes, les personnes précarisées et en incapacité de travail. Parmi eux, 21,7% ont programmé leur passage à l'acte au cours des six derniers mois.
-Un francophone sur deux (50,8%) est déjà venu en aide à une personne en proie à des idéations suicidaires, notamment parmi les jeunes, et près de quatre sur dix (37%) ont déjà perdu un proche par suicide.
Prévention du suicide - Numéro unique pour toute la Wallonie : 081/777.150
Toujours aussi tabou
L'association "Un pass dans l'impasse" s'est penchée sur le cas des groupes sociaux défavorisés et familles monoparentales en difficulté psychologique, et constate que seule la moitié des répondants dit avoir appelé à l'aide. "Parmi les 3,8% qui n'ont pas demandé d'aide, les principales raisons citées sont que ces personnes n'en ont pas besoin personnellement (30,3%), qu'elles veulent s'en sortir seules (17,7%) et qu'elles ne savaient pas à qui s'adresser ", analyse Thomas Thirion, administrateur délégué d' "Un pass dans l'impasse". Et de rappeler l'importance de briser le tabou et de continuer à mener des campagnes d'information et de prévention.
Les personnes qui n'ont pas demandé d'aide invoquent aussi des raisons financières (15,2%), par peur ou par méconnaissance du coût de ce soutien. Or, comme le rappelle l'association, "le soutien des psychologues d'Un pass dans l'impasse au sein des neuf sites en Wallonie est facturé au ticket modérateur de 2,2 euros par séance et est entièrement gratuit pour les personnes BIM".
À noter que l'association a vu ses consultations augmenter de 48% au cours de ces quatre dernières années parsemées de crises diverses.La réforme du ministre Frank Vandenbroucke, via la 'Convention soins de santé mentale de première ligne', a aussi permis d'améliorer l'accessibilité financière des consultations chez le psychologue: plus de 400.000 Belges y ont déjà eu recours en trois ans, signe interpellant du mal-être ambiant.
C.V.
Le suicide, avec cinq décès chaque jour en Belgique, demeure encore et toujours la première cause de décès parmi les personnes âgées de 15 à 44 ans. La dernier sondage réalisé par l'association "Un pass dans l'impasse" avec le soutien de l'Institut Solidaris apporte un éclairage plus approfondi sur ces idéations suicidaires, révélant par exemple que plus d'un répondant sur dix avait planifié son acte. Des données rares, éclairantes pour les médecins confrontés à la problématique.L'enquête a été réalisée cet été; c'était la première depuis la fin de la pandémie qui a fait, on le sait, d'énormes dégâts collatéraux sur la santé mentale. Parmi les données à retenir:-35,7% des Wallons et des Bruxellois ont déjà eu des idées suicidaires au cours de leur vie. Les Wallons sont davantage concernés, et les Liégeois plus particulièrement.-Parmi ceux qui ont connu des idéations suicidaires, un sur cinq (20,6%) les a eus au cours des six derniers mois, donc cette année. C'est particulièrement le cas parmi les personnes défavorisées et dans les familles monoparentales.-Les plus vulnérables face au suicide sont les femmes, les jeunes parents (enfants de moins de 3 ans), les demandeurs d'emploi et les personnes en incapacité de travail. -11,2% des Bruxellois et Wallons ont planifié leur suicide, essentiellement les femmes, les personnes précarisées et en incapacité de travail. Parmi eux, 21,7% ont programmé leur passage à l'acte au cours des six derniers mois.-Un francophone sur deux (50,8%) est déjà venu en aide à une personne en proie à des idéations suicidaires, notamment parmi les jeunes, et près de quatre sur dix (37%) ont déjà perdu un proche par suicide.L'association "Un pass dans l'impasse" s'est penchée sur le cas des groupes sociaux défavorisés et familles monoparentales en difficulté psychologique, et constate que seule la moitié des répondants dit avoir appelé à l'aide. "Parmi les 3,8% qui n'ont pas demandé d'aide, les principales raisons citées sont que ces personnes n'en ont pas besoin personnellement (30,3%), qu'elles veulent s'en sortir seules (17,7%) et qu'elles ne savaient pas à qui s'adresser ", analyse Thomas Thirion, administrateur délégué d' "Un pass dans l'impasse". Et de rappeler l'importance de briser le tabou et de continuer à mener des campagnes d'information et de prévention. Les personnes qui n'ont pas demandé d'aide invoquent aussi des raisons financières (15,2%), par peur ou par méconnaissance du coût de ce soutien. Or, comme le rappelle l'association, "le soutien des psychologues d'Un pass dans l'impasse au sein des neuf sites en Wallonie est facturé au ticket modérateur de 2,2 euros par séance et est entièrement gratuit pour les personnes BIM". À noter que l'association a vu ses consultations augmenter de 48% au cours de ces quatre dernières années parsemées de crises diverses.La réforme du ministre Frank Vandenbroucke, via la 'Convention soins de santé mentale de première ligne', a aussi permis d'améliorer l'accessibilité financière des consultations chez le psychologue: plus de 400.000 Belges y ont déjà eu recours en trois ans, signe interpellant du mal-être ambiant.C.V.