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Ces derniers ont d'abord observé que son canal artériel, un vaisseau indispensable pendant la vie foetale, ne s'était pas fermé de manière spontanée, ce qui est relativement fréquent chez les prématurés. Un traitement médicamenteux a permis la fermeture de ce canal. Mais peu après le coeur du nourrisson a montré des signes dangereux de faiblesse. Puis ses reins ont quasiment cessé de fonctionner. Prodigués selon les méthodes traditionnelles, les premiers soins n'ont pas donné de résultats. " En trois jours, Kamil a produit 50 millilitres d'urine alors qu'il a absorbé 450 millilitres de liquides. Il a souffert d'oedèmes monstrueux ", a raconté le Dr Wojciech Kowalik, chef du service de thérapie intensive des nouveaux-nés de l'hôpital de Legnica. Malgré une forte probabilité d'échec, l'équipe médicale, soutenue dans son choix par les parents du petit Kamil, a alors décidé de brancher le bébé sur un rein artificiel, un dispositif généralement utilisé pour les nouveaux-nés pesant plus de trois kilos, et qui n'est pas toujours efficace. Mais pour Kamil, ça a marché. Cette opération lui a sauvé la vie. " Pour un enfant de 820 grammes, c'est exceptionnel ", a confirmé le Dr Kowalik. Ce n'est qu'après avoir branché le nourrisson au rein artificiel qu'il a réalisé que Kamil était le plus petit enfant au monde à survivre grâce à cette méthode. Grâce à son rein artificiel, Kamil a fini par se rétablir et prendre du poids. Un vrai miracle, d'après ses parents. " Cela ne peut pas se raconter, il faut le vivre pour le comprendre ", a dit son père, Adam Wawruch. Un vrai coup de chance rendu possible grâce au don d'une organisation humanitaire, le Grand Orchestre d'aide festive (WOSP), fondée par un journaliste de télévision, Jurek Owsiak. Mobilisant des milliers de jeunes une fois par an pour une quête-fête dans les rues, l'Orchestre a remporté un succès inespéré, récoltant quelque 160 millions de dollars en 23 ans, ce qui a permis de financer l'achat d'une quarantaine de reins artificiels installés dans les hôpitaux polonais. Venu assister à la sortie d'hôpital du petit Kamil, Owsiak a félicité les médecins et salué leur courage d'avoir tenté une thérapie à risque pour un prématuré extrême.