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Les parlementaires fédéraux ont longuement débattu mercredi le discours de politique générale du Premier ministre. Les partis de l'opposition ont eu tout le loisir de railler le tax shift, ce glissement fiscal qu'aucun autre pays européen n'est parvenu à mettre en oeuvre, a encore insisté Charles Michel.Pour la cheffe de groupe socialiste à la Chambre, l'actuel exécutif fédéral a pourtant raté son fameux virage. " Pourquoi ? Car, en quelque sorte, vous donnez d'une main et vous reprenez de l'autre ", a estimé Laurette Onkelinx, faisant référence aux taxes sur la consommation utilisées pour financer la réforme fiscale. Un choix sans doute cohérent pour un gouvernement de droite, a-t-elle ironisé, mais un choix injuste puisque " les gens vont payer plus cher leurs courses, leur électricité, leurs soins ".L'éminence du PS affirme que les malades, à l'instar des pensionnés ou des demandeurs d'emploi, ne bénéficieront en rien de ce tax shift. Certes, l'équipe fédérale de Charles Michel poursuit " certains bons objectifs ", a-t-elle reconnu. Mais l'incertitude entourant les perspectives d'avenir l'emporte. Laurette Onkelinx s'inquiète de voir que ce gouvernement a délibérément affaibli ce qui constitue " le coeur de la solidarité belge ", la sécurité sociale.Celle qui a dirigé le SPF Santé sous six gouvernements différents en veut pour preuve le budget des soins. " Un conseil général de l'Inami qui refuse le budget des soins de santé, je n'ai jamais connu une telle situation. Ça, c'est historique ", a-t-elle lancé au Premier ministre. Et pour cause, " vous programmez 3,3 milliards d'économies dans les soins de santé. C'est énorme! Nécessairement, soit les coûts pour les patients seront de plus en plus chers, soit l'attente pour se faire soigner sera de plus en plus longue, soit la qualité ne pourra plus être assurée pour tous. Quel gâchis ".Laurette Onkelinx a d'ailleurs souligné que les dernières économies décidées en juillet dernier par le gouvernement n'ont pas fait l'objet d'une concertation. Selon elle, les partenaires de l'accord médico-mutualiste ont alors refusé le projet de budget qui leur était soumis parce qu'ils n'avaient pas été consultés mais aussi parce que les efforts demandés étaient trop importants. Et de conclure " la balle est à nouveau maintenant dans le camp du gouvernement ".