Quasi un tiers des Belges âgés de 10 ans et plus essaie de maigrir, et 21 % d'entre eux utilisent pour cela des méthodes dangereuses pour la santé, ressort-il de l'Enquête de consommation alimentaire que Sciensano a réalisée en 2022-2023. "Les problèmes relatifs au poids sont encore trop fréquents, le politique doit davantage se concentrer sur la réduction de ces risques pour la santé", interpelle Sciensano.
Une grande partie de la population a un poids qui présente des risques pour la santé, selon le calcul de l'indice de masse corporelle (IMC), confirmé par le calcul du tour de taille et du rapport tour de taille/taille de la population belge. 22% des Belges ont un tour de taille défini comme à risque élevé pour la santé, et 35% courent un risque très élevé pour la santé. Si l'on examine le rapport tour de taille /taille, 59% de la population belge court un risque accru pour sa santé.
Les seniors, les hommes et les personnes moins instruites plus souvent en surpoids
"Plus nous vieillissons, plus nous avons de risques de souffrir de surpoids", rappelle Sciensano. Les personnes âgées courent le plus de risques d'avoir un IMC accru, un tour de taille et un rapport tour de taille/taille trop élevés. 71% des plus de 65 ans souffrent de surpoids (obésité incluse) et 83% ont un tour de taille indiquant un risque élevé à très élevé pour la santé.
89% des 65+ ans ont un rapport tour de taille/taille lié à une obésité abdominale
Les hommes de 40-64 ans et de 65 ans et plus ont plus de risque de se trouver en surpoids (respectivement 66% et 80%) que les femmes (56% et 64%) de la même catégorie d'âges. Comparés aux femmes, les hommes adultes présentent également un risque plus élevé pour leur santé lorsqu'on considère le rapport tour de taille/taille.
56% des personnes moins instruites sont en surpoids (obésité incluse), contre 36% des personnes hautement qualifiées. Même tendance si on calcule le tour de taille et le rapport tour de taille/taille.
Différences régionales
Au niveau des indicateurs de statut pondéral liés à des risques accrus pour la santé, la Flandre obtient un meilleur résultat. Ainsi, 16% de la population flamande est en situation d'obésité, contre 22% des Wallons. Le nombre de personnes courant un risque accru pour la santé en raison d'un tour de taille et d'un rapport tour de taille/taille trop élevés est plus important à Bruxelles qu'en Flandre.
Globalement, le statut pondéral reste inchangé si l'on compare avec l'Enquête de consommation alimentaire de 2014-2015. "Si nous considérons le tour de taille, nous constatons toutefois une baisse de 35% à 30% des personnes ayant un risque très élevé pour la santé en Flandre. La Wallonie compte moins de personnes en surpoids (45%) par rapport à 2014-2015 (50%) et moins de personnes courent un risque élevé pour la santé en raison de leur rapport tour de taille/taille (56% par rapport à 61% en 2014-2015)", explique Nicolas Berger, chercheur chez Sciensano.
Comment et pourquoi voulons-nous perdre du poids?
Davantage de femmes (31%) que d'hommes (24%) essaient de maigrir. Les 18 à 39 ans (31%) et les 40 à 64 ans (35%), surtout, essaient de perdre du poids. Chez les plus de 65 ans, où la prévalence de surpoids est la plus élevée, 21% seulement souhaitent maigrir.
Dans la population belge de 10 ans et plus:
-28% essaient de perdre du poids,
-44% essaient de maintenir leur poids,
-4% essaient de prendre du poids,
-24% ne se soucient pas de leur poids.
" Les personnes qui veulent perdre du poids le font généralement en adaptant leurs habitudes alimentaires. La moitié des personnes qui disent vouloir maigrir vont faire plus de sport et un tiers mangent moins. Un cinquième utilise des moyens dangereux pour la santé pour y parvenir, comme le tabac ou les laxatifs ou jeune pendant 24 heures ou plus", poursuit Nicolas Berger. 8% seulement essaient de perdre du poids avec l'aide d'un professionnel. 89% des personnes qui veulent maigrir indiquent le faire de leur propre initiative, 18% le font sur le conseil d'un médecin, d'un spécialiste ou d'un diététicien et 14% sous l'influence d'amis ou de membres de la famille.
13% de la population belge entre 10 et 64 ans présentent les symptômes d'un trouble alimentaire
Dans le groupe des 10-17 ans, 18% des filles et 7% des garçons présentent des signes de trouble alimentaire. En Flandre, le pourcentage est passé de 4% en 2014-2015 à 9% en 2022-2023.
"Ces premiers résultats de l'Enquête de consommation alimentaire soulignent que les problèmes liés au poids sont fréquents au sein de la population belge. Les autorités publiques et politiques devraient encore davantage se concentrer sur la réduction de ces risques pour la santé", conclut Sciensano.
C.V.