Durant plus de trois heures, l'audition de ce proche du nationaliste Viktor Orban a principalement été marquée par des interpellations du centre et de la gauche sur le droit à l'avortement et la santé reproductive. Oliver Varhelyi a assuré défendre les droits des femmes, tout en soulignant à plusieurs reprises que l'avortement ne relève "pas d'une compétence de l'Union européenne", mais du choix des Etats membres.
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Miroir de la Hongrie
"Il s'agit plus d'une question constitutionnelle et de droits de l'homme que d'une question médicale", a estimé le commissaire hongrois. "Nous avons différentes solutions, Etat membre par Etat membre. Et ce sont des choix de société", a-t-il déclaré. "Pourquoi pensez-vous que je ne suis pas un allié des femmes ? Je passe ma vie avec quatre femmes", a-t-il ensuite lancé aux parlementaires, en mentionnant ses trois filles et son épouse.
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En Hongrie, l'IVG est légale depuis les années 1950 jusqu'à la douzième semaine de grossesse dans la plupart des cas. Mais le Premier ministre ultra-conservateur Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, multiplie les mesures natalistes. Depuis l'entrée en vigueur début 2012 d'une nouvelle Constitution, la Hongrie défend ainsi "la vie du foetus dès sa conception". Une nouvelle étape a été franchie en septembre 2022 avec un décret obligeant les femmes enceintes à écouter le rythme cardiaque foetal avant d'avorter.
Excuses au Parlement
M. Varhelyi, qui était déjà commissaire européen dans la précédente équipe d'Ursula von der Leyen, a aussi été interrogé sur un épisode au Parlement en 2023, quand il avait été accusé d'avoir traité des députés "d'idiots", sans savoir que son micro était ouvert. "Ce n'était pas destiné au Parlement européen", a-t-il assuré mercredi soir. "Je me suis excusé immédiatement" et "je suis heureux de m'excuser ici aujourd'hui", a-t-il dit.
À l'issue de son audition, les eurodéputés n'ont pas écarté le Hongrois, également chargé du bien-être animal, mais lui ont opposé une sorte de feu orange. Ils se prononceront sur son cas après des réponses écrites qu'il doit leur transmettre dans les jours qui viennent. Les commissaires européens putatifs ont démarré lundi à Bruxelles leurs auditions devant le Parlement européen, avant un vote final sur l'ensemble de l'équipe attendu le 27 novembre.