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Dès l'annonce de sa victoire, tout en rendant hommage au courage d'Hillary Clinton, Donald Trump a assuré qu'il serait le président de tous les Américains.Invité à la Maison-Blanche par le président sortant Obama, il y est resté plus longtemps que ce que la tradition exige. Et ils ont parlé longuement de l'ObamaCare que Trump se promettait d'exploser. On a dit ici (lire jdM n°2468) les avantages et les inconvénients d'une formule qui tout en assurant 20 millions d'exclus contre la maladie, en a sanctionné des millions d'autres de primes plus élevées. On sait avec certitude que Trump ne touchera pas à Medicare (embryon de sécu qui assure environ 40 millions de personnes âgées). En parallèle, le président élu suggère un système de couverture santé privée financée par des abattements fiscaux (un peu sur le modèle de notre second pilier). Medicaid (couverture pour les plus pauvres) serait financé par les Etats via des "paquets budgétaires" fédéraux. Le président élu se positionne enfin pour l'importation libre des médicaments, système canadien qui y a fait baisser les prix.Quid de l'ObamaCare ? Contre toute attente, il en conserverait deux principes : l'interdiction faite aux assureurs de refuser un patient en raison de son état de santé et la possibilité pour des parents d'assurer leurs enfants sur leur propre couverture santé plus longtemps. Il a dit au Wall Street Journal que, par "respect pour Obama", il "étudierait" cette question. Il a précisé enfin, que sa contre-réforme ne serait pas suspensive pour les 20 millions d'heureux élus qui bénéficient du système.Tout Trump, me semble-t-il, est dans cette attitude : provocation pour accéder au pouvoir en vieux routard de la téléréalité, nettement plus pragmatique une fois enfilé le costume de maître du monde. Des raisons d'espérer que, comme Reagan en 1980, Trump se révèle en définitive un président qui marque l'histoire ? Il est trop imprévisible pour faire des supputations.