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La nouvelle enquête de l'association de consommateurs Test Achats ne va pas faire plaisir aux pharmaciens d'officine! Les résultats sont en effet peu flatteurs pour la profession jugée "trop laxiste" dans sa façon de délivrer les autotests. Test Achats a envoyé des clients mystères dans 101 pharmacies belges: dans la moitié, une dame de 54 ans a demandé un autotest pour le cancer du côlon et, dans l'autre, un homosexuel de 25 ans a demandé un autotest pour le VIH prétextant des relations à risque la nuit précédente. La prestation du pharmacien était jugée selon trois critères: pose-t-il les bonnes questions pour déterminer si l'autotest est bien indiqué dans ce cas? Fournit-il des infos additionnelles? Fournit-il les tests avec les bonnes instructions pour le réaliser et l'interpréter correctement? La méthodologie est consultable ici. Résultats? "Sept tests de dépistage du VIH ou du cancer du côlon sur 10 sont vendus sans poser au patient toutes les questions pertinentes ou sans lui donner suffisamment d'informations précises sur la façon dont le test devrait être effectué ou interprété". "Il est décevant de devoir conclure, sur base de notre enquête, que la pratique est différente de ce que l'AFMPS et l'APB avaient à l'esprit et s'écarte de ce que l'on peut attendre des pharmaciens qui devraient être avant tout des prestataires de soins plutôt que des vendeurs", conclut Julie Frère, porte-parole de Test Achats. L'association invite donc l'AFMPS à contrôler les services fournis en pharmacie à l'aide d'indicateurs de qualité, comme le font les Pays-Bas.Dans une réaction donnée au journal Le Soir, Alain Chaspierre, président de l'APB, dit "prendre acte" de ces résultats qui ne le réjouissent bien sûr pas. Pour lui, le manque d'implication des pharmaciens pourrait s'expliquer entre autres par la confusion et la méfiance vis-à-vis des autotests. Il rappelle que l'APB avait organisé des formations sur le bon usage des autotests et conclut: "Pour nous, il est clair que c'est en développant sa démarche de qualité des services que le pharmacien prouvera qu'il n'est pas qu'un vendeur de boîtes. Manifestement, il reste du travail devant nous !"