Le Dr Nora Zekhnini le rappelait encore ce lundi : pour l'essentiel, les médecins généralistes, comme les médecins spécialistes, sont très attachés à la médecine par les preuves. L'EBM a fondé littéralement la médecine moderne. Mais cette jeune généraliste s'interroge immédiatement : en avons-nous le temps alors que les morts du Covid-19 sont encore au nombre de plus de 100 par jour en Belgique et des milliers par jour en Europe ? L'infectiologue marseillais qu'on ne présente plus, Didier Raoult, soulignait dans une capsule vidéo récente, interviewé par son... attaché de presse, que si on attend les résultats des études randomisées deux mois, la pandémie sera finie...

Certes, la plus extrême prudence est de mise. Le Collège (belge) de médecine générale publie d'ailleurs régulièrement des mises au point, notamment sur la bithérapie HCQ+AZM à propos de laquelle les appels à la prudence se font jour. Tout traitement doit être encadré médicalement.

Mais la " médecine de guerre " pandémique permet aussi, dans le respect du serment d'Hippocrate, d'accélérer les choses. Et les médecins généralistes prescrivent des molécules bien plus dangereuses tous les jours en colloque singulier avec leurs patients.

C'est ainsi que comme nous le révélions, plusieurs médecins généralistes du nord de la France (et apparemment une MG belge), ont expérimenté les semaines passées des traitements empiriques à base d'azithromicyne, d'anti-thrombotiques et de zinc, avec, disaient-ils, des résultats immédiats probants, bien que ne reposant que sur des données brutes.

Ayant fait connaître leur mixture dans la presse grand public, certains de ces praticiens sont aujourd'hui rappelés à l'ordre par le Comité départemental des médecins (sorte de conseil provincial de l'Ordre des médecins).

Suspension immédiate

Comme le révèle Le Parisien (23 avril), le Conseil national français de l'Ordre des médecins (CNOM) a publié ensuite un communiqué sur " les protocoles de recherche illégaux et prescriptions hors Autorisation de mise sur le marché " Le CNOM " rappelle fermement à l'ensemble des médecins qu'en cette période de vulnérabilité particulière et face à l'inquiétude de nos concitoyens, leur parole prend un sens encore plus important. Il serait inadmissible dans ce contexte de susciter de faux espoirs de guérison. " L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a été avertie de ces protocoles " qui s'inscrivent en dehors de la législation en vigueur et en tirera le cas échéant les conséquences. " Le CNOM poursuit ses menaces : " La mise en danger des patients, s'il apparaissait qu'elle puisse être provoquée par des traitements non validés scientifiquement, pourrait justifier la saisine du Directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) pour demander une suspension immédiate de l'activité de ces médecins. "

A l'analyse, on sent que c'est moins l'usage d'un traitement expérimental qui tient lieu de reproche que le fait d'avoir divulgué dans la presse à un public de patients, " des faux espoirs de guérison ".

L'avocat d'un des MG, Me Thomas Hellenbrand, précise toutefois au Parisien : " On leur demande scandaleusement de cesser de communiquer, alors qu'on laisse des médecins leur faire un procès en charlatanisme sur un plateau. C'est notamment le cas d'un sexologue connu pour des ouvrages aussi brillants que 'Peut-on être romantique en levrette ?'. Ces médecins ont fait ce qu'ils estimaient être le mieux et sont critiqués par d'autres qui ne font que relayer des mensonges d'Etat sur les plateaux. "

Le Dr Nora Zekhnini le rappelait encore ce lundi : pour l'essentiel, les médecins généralistes, comme les médecins spécialistes, sont très attachés à la médecine par les preuves. L'EBM a fondé littéralement la médecine moderne. Mais cette jeune généraliste s'interroge immédiatement : en avons-nous le temps alors que les morts du Covid-19 sont encore au nombre de plus de 100 par jour en Belgique et des milliers par jour en Europe ? L'infectiologue marseillais qu'on ne présente plus, Didier Raoult, soulignait dans une capsule vidéo récente, interviewé par son... attaché de presse, que si on attend les résultats des études randomisées deux mois, la pandémie sera finie...Certes, la plus extrême prudence est de mise. Le Collège (belge) de médecine générale publie d'ailleurs régulièrement des mises au point, notamment sur la bithérapie HCQ+AZM à propos de laquelle les appels à la prudence se font jour. Tout traitement doit être encadré médicalement. Mais la " médecine de guerre " pandémique permet aussi, dans le respect du serment d'Hippocrate, d'accélérer les choses. Et les médecins généralistes prescrivent des molécules bien plus dangereuses tous les jours en colloque singulier avec leurs patients.C'est ainsi que comme nous le révélions, plusieurs médecins généralistes du nord de la France (et apparemment une MG belge), ont expérimenté les semaines passées des traitements empiriques à base d'azithromicyne, d'anti-thrombotiques et de zinc, avec, disaient-ils, des résultats immédiats probants, bien que ne reposant que sur des données brutes.Ayant fait connaître leur mixture dans la presse grand public, certains de ces praticiens sont aujourd'hui rappelés à l'ordre par le Comité départemental des médecins (sorte de conseil provincial de l'Ordre des médecins).Comme le révèle Le Parisien (23 avril), le Conseil national français de l'Ordre des médecins (CNOM) a publié ensuite un communiqué sur " les protocoles de recherche illégaux et prescriptions hors Autorisation de mise sur le marché " Le CNOM " rappelle fermement à l'ensemble des médecins qu'en cette période de vulnérabilité particulière et face à l'inquiétude de nos concitoyens, leur parole prend un sens encore plus important. Il serait inadmissible dans ce contexte de susciter de faux espoirs de guérison. " L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a été avertie de ces protocoles " qui s'inscrivent en dehors de la législation en vigueur et en tirera le cas échéant les conséquences. " Le CNOM poursuit ses menaces : " La mise en danger des patients, s'il apparaissait qu'elle puisse être provoquée par des traitements non validés scientifiquement, pourrait justifier la saisine du Directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) pour demander une suspension immédiate de l'activité de ces médecins. "A l'analyse, on sent que c'est moins l'usage d'un traitement expérimental qui tient lieu de reproche que le fait d'avoir divulgué dans la presse à un public de patients, " des faux espoirs de guérison ".L'avocat d'un des MG, Me Thomas Hellenbrand, précise toutefois au Parisien : " On leur demande scandaleusement de cesser de communiquer, alors qu'on laisse des médecins leur faire un procès en charlatanisme sur un plateau. C'est notamment le cas d'un sexologue connu pour des ouvrages aussi brillants que 'Peut-on être romantique en levrette ?'. Ces médecins ont fait ce qu'ils estimaient être le mieux et sont critiqués par d'autres qui ne font que relayer des mensonges d'Etat sur les plateaux. "