On ne sait où on va, mais on y va

Il règne une drôle d'ambiance, comme un sentiment d'inéluctabilité, que "ce ne peut être autrement" mais qu'on y va. Tassé sur la banquette arrière du véhicule Covid, le médecin - si solide d'habitude - a en ce début d'année le mal de mer. On l'a placé à une place inconfortable d'où il n'a aucune vision sur la ligne d'horizon, la route est sinueuse, cabossée et longue. De plus, si le copilote ne lève pas les yeux de son roadbook et paraît imperturbable, le chauffeur présente de curieux symptômes de fatigue : agrippé au volant pour tenter de devancer les virages, le GPS affolé, il maîtrise mal le véhicule, freinant, accélérant, on l'a même surpris enclenchant la marche arrière après avoir longtemps hésité sur la route à prendre. Le copilote n'arrête de lui lancer " tout droit, tout droit " et à l'arrière de l'auto règne une belle cacophonie. Au péage c'est encore pire : selon une chronologie incompréhensible, on bloque une file qui s'allonge et on ouvre la voie à une autre, mais pas toujours les mêmes. Aussi ça grogne dans les habitacles, ça part prendre des informations aux guérites de contrôle où il ne se trouve personne.

Avant la pluie

Dehors, c'est le moment avant la pluie, tous les pays voisins montrent un baromètre au rouge vif, les mômes rentrent tous en classe, les parents sont censés être en télétravail, les règles de la quarantaine sont allégées, les transports en commun réduisent la voilure, il se dit dans les journaux que les hôpitaux assument, alors pas de panique. Mais d'où vient donc ce mal de mer ?

Il règne une drôle d'ambiance, comme un sentiment d'inéluctabilité, que "ce ne peut être autrement" mais qu'on y va. Tassé sur la banquette arrière du véhicule Covid, le médecin - si solide d'habitude - a en ce début d'année le mal de mer. On l'a placé à une place inconfortable d'où il n'a aucune vision sur la ligne d'horizon, la route est sinueuse, cabossée et longue. De plus, si le copilote ne lève pas les yeux de son roadbook et paraît imperturbable, le chauffeur présente de curieux symptômes de fatigue : agrippé au volant pour tenter de devancer les virages, le GPS affolé, il maîtrise mal le véhicule, freinant, accélérant, on l'a même surpris enclenchant la marche arrière après avoir longtemps hésité sur la route à prendre. Le copilote n'arrête de lui lancer " tout droit, tout droit " et à l'arrière de l'auto règne une belle cacophonie. Au péage c'est encore pire : selon une chronologie incompréhensible, on bloque une file qui s'allonge et on ouvre la voie à une autre, mais pas toujours les mêmes. Aussi ça grogne dans les habitacles, ça part prendre des informations aux guérites de contrôle où il ne se trouve personne.Dehors, c'est le moment avant la pluie, tous les pays voisins montrent un baromètre au rouge vif, les mômes rentrent tous en classe, les parents sont censés être en télétravail, les règles de la quarantaine sont allégées, les transports en commun réduisent la voilure, il se dit dans les journaux que les hôpitaux assument, alors pas de panique. Mais d'où vient donc ce mal de mer ?