Face à une vingtaine de dirigeants de l'industrie pharmaceutique, réunis par IQVIA, pharma.be et le journal du Médecin, Gilbert Bejjani a partagé son expertise et sa vision disruptive du secteur de la santé.

En introduction, il a souligné que l'Absym vit actuellement de grands changements puisque les responsables du syndicat médical, aux manettes depuis plusieurs décennies, ont passé ces dernières semaines le témoin, tant au niveau fédéral que régional, à des jeunes médecins préparés depuis des années à représenter leurs membres dans les différentes instances de négociation (lire jdM N°2592).

Les app's incontournables

Le directeur médical de la Clinique de la Basilique (Chirec) estime qu'il est nécessaire pour les acteurs des soins de santé de se reconnecter aux patients, entre autres, grâce aux applications mobiles qui vont prendre une importance de plus en plus grande dans la vie quotidienne des citoyens. "Une fois que la population belge apprendra que des produits utiles et fiables sont sur le marché, ils voudront tous avoir cette application. Ils en parleront à leurs médecins. Il ne faut pas que le corps médical laisse les entreprises concevoir les applications dans leur coin. Les médecins doivent participer à leur élaboration. S'ils ne le font pas, d'autres le feront à leur place."

A cet égard, le Dr Bejjani est convaincu que les réseaux sociaux vont également avoir à l'avenir un rôle prépondérant pour éduquer et recruter des patients qui deviendront eux-mêmes les avocats du changement. Le médecin ne pêut plus être le frein non plus.

Du 4 P à la vague numérique

Gilbert Bejjani a également rappelé la théorie des 4 P qui annonce un nouveau paradigme dans les soins de santé provoqué par la convergence de quatre facteurs : la prédictivité, la personnalisation, la prévention et la participation. Ce nouveau paradigme va s'amplifier grâce à la connexion des patients au travers des applications médicales. Les exemples d'apport de la technologie à la médecine personnalisée sont déjà nombreux : applications pour surveiller le diabète (par exemple, MySugr ! ), télésurveillance ...

La vague numérique avec le patient au centre et aux commandes de ses applications risque de "ubériser" le système. Une application exigera des firmes pharmaceutiques des produits tout comme elle exigera des services aux médecins. L'industrie pharma l'a compris et investit massivement dans le numérique ( 15 Mia dans le Digital Health Capital Venture ). Les médecins devaient investir ce secteur aussi. Le Value Based Care ne sera pas possible sans la digitalisation.

"Il faut créer de la confiance entre les différents partenaires avant de détruire les silos", recommande le Dr Bejjani en renvoyant à une récente réunion des alumnis d'Insead (the business school for the world). Ce renforcement de la collaboration passera par le partage des données, de la connaissance, de l'expertise et des risques et bénéfices. "Partager les bénéfices est primordial pour créer la confiance", souligne le membre du conseil d'administration de l'Association belge des directeurs d'hôpitaux. Ces partenariats concernent les patients, les médecins, les managers du secteur, l'industrie (pharma, medical devices, IT) et les financiers du système.

Le Dr Bejjani a rappelé qu'il est important pour faire évoluer le secteur d'être capable d'adopter les points de vue des autres acteurs du système des soins de santé. Et, de façon un peu provocatrice pour un représentant des médecins, de relayer la thèse que "drugs save lives...others spend money..."

"La confiance entre les acteurs se gagne mais elle peut aussi s'inscrire dans des textes et des accords qui permettent dès lors d'avancer dans une direction commune", renchérit le président de l'Absym Bruxelles.

Les participants au 34e Pharma Executive Club ont fort apprécié les réflexions argumentées et rafraîchissantes de Gilbert Bejjani, désigné en 2018 Spécialiste de l'année par les lecteurs du journal du Médecin.

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Face à une vingtaine de dirigeants de l'industrie pharmaceutique, réunis par IQVIA, pharma.be et le journal du Médecin, Gilbert Bejjani a partagé son expertise et sa vision disruptive du secteur de la santé.En introduction, il a souligné que l'Absym vit actuellement de grands changements puisque les responsables du syndicat médical, aux manettes depuis plusieurs décennies, ont passé ces dernières semaines le témoin, tant au niveau fédéral que régional, à des jeunes médecins préparés depuis des années à représenter leurs membres dans les différentes instances de négociation (lire jdM N°2592).Le directeur médical de la Clinique de la Basilique (Chirec) estime qu'il est nécessaire pour les acteurs des soins de santé de se reconnecter aux patients, entre autres, grâce aux applications mobiles qui vont prendre une importance de plus en plus grande dans la vie quotidienne des citoyens. "Une fois que la population belge apprendra que des produits utiles et fiables sont sur le marché, ils voudront tous avoir cette application. Ils en parleront à leurs médecins. Il ne faut pas que le corps médical laisse les entreprises concevoir les applications dans leur coin. Les médecins doivent participer à leur élaboration. S'ils ne le font pas, d'autres le feront à leur place."A cet égard, le Dr Bejjani est convaincu que les réseaux sociaux vont également avoir à l'avenir un rôle prépondérant pour éduquer et recruter des patients qui deviendront eux-mêmes les avocats du changement. Le médecin ne pêut plus être le frein non plus.Gilbert Bejjani a également rappelé la théorie des 4 P qui annonce un nouveau paradigme dans les soins de santé provoqué par la convergence de quatre facteurs : la prédictivité, la personnalisation, la prévention et la participation. Ce nouveau paradigme va s'amplifier grâce à la connexion des patients au travers des applications médicales. Les exemples d'apport de la technologie à la médecine personnalisée sont déjà nombreux : applications pour surveiller le diabète (par exemple, MySugr ! ), télésurveillance ...La vague numérique avec le patient au centre et aux commandes de ses applications risque de "ubériser" le système. Une application exigera des firmes pharmaceutiques des produits tout comme elle exigera des services aux médecins. L'industrie pharma l'a compris et investit massivement dans le numérique ( 15 Mia dans le Digital Health Capital Venture ). Les médecins devaient investir ce secteur aussi. Le Value Based Care ne sera pas possible sans la digitalisation."Il faut créer de la confiance entre les différents partenaires avant de détruire les silos", recommande le Dr Bejjani en renvoyant à une récente réunion des alumnis d'Insead (the business school for the world). Ce renforcement de la collaboration passera par le partage des données, de la connaissance, de l'expertise et des risques et bénéfices. "Partager les bénéfices est primordial pour créer la confiance", souligne le membre du conseil d'administration de l'Association belge des directeurs d'hôpitaux. Ces partenariats concernent les patients, les médecins, les managers du secteur, l'industrie (pharma, medical devices, IT) et les financiers du système.Le Dr Bejjani a rappelé qu'il est important pour faire évoluer le secteur d'être capable d'adopter les points de vue des autres acteurs du système des soins de santé. Et, de façon un peu provocatrice pour un représentant des médecins, de relayer la thèse que "drugs save lives...others spend money...""La confiance entre les acteurs se gagne mais elle peut aussi s'inscrire dans des textes et des accords qui permettent dès lors d'avancer dans une direction commune", renchérit le président de l'Absym Bruxelles.Les participants au 34e Pharma Executive Club ont fort apprécié les réflexions argumentées et rafraîchissantes de Gilbert Bejjani, désigné en 2018 Spécialiste de l'année par les lecteurs du journal du Médecin.s