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Confrontée à un problème historique de consommation d'héroïne, la ville de Liège tente de nouvelles approches et avec l'appui du fédéral un projet-pilote baptisé TADAM avait été mené de 2011 à 2013, autorisant la délivrance, en dernier recours d'héroïne médicamenteuse. L'université de Liège préconise sa prolongation mais les autorités judiciaires liégeoises sont demandeuses d'un cadre légal assurant la sécurité juridique des intervenants.Willy Demeyer a dès lors déposé deux propositions de loi. La première autorise les "salles de consommation à moindre risque" pour les usagers de drogues diverses. L'objectif est de s'assurer que la consommation de produits acquis sur le marché illégal se déroule dans de bonnes conditions d'hygiène et de sécurité. La deuxième proposition vise à permettre, indépendamment des formules de substitution (Subutex, Méthadone), les traitements assistés par diacétylmorphine, l'héroïne sous forme médicamenteuse.Renvoyant à la politique de "tolérance zéro" promue par l'accord de gouvernement en matière de drogues, Sophie De Wit (N-VA) et Raf Terwingen (CD&V) n'ont pas caché mardi leur nette opposition à la proposition Demeyer qui s'assimile selon eux à une "libéralisation" des drogues. Le représentant du ministre de la Justice a été dans le même sens. Ils ont également été rejoints par Egbert Lachaert (Open Vld) dans leurs exigences d'une analyse coût-efficacité à laquelle ne résiste pas selon eux le projet TADAM. La majorité a cependant refusé que la commission de la Justice puisse organiser des auditions à ce stade de la procédure, notamment le promoteur du projet TADAM, en suspens depuis deux ans.