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Pour Solidaris et son réseau associatif, la crise sanitaire démontre que "l'État social n'est pas le problème mais la solution pour relever les défis économiques, sociaux, environnementaux liés, en particulier, à la santé ! C'est aussi l'occasion de rappeler que, malgré les coupes budgétaires, le système de soins de santé est très bon en Belgique... Mais pour combien de temps encore ? "L'organisme assureur souligne que si le système de santé belge est considéré comme l'un des plus performants au monde, les inégalités sociales de santé ne se résorbent pas, notamment en ce qui concerne l'accès aux soins et l'état de santé des Belges. "Ceux-ci varient sensiblement en fonction du statut socioéconomique, de la composition du ménage, de l'âge, du genre ou encore de la présence d'une maladie grave, chronique ou d'un handicap ou non. Nos associations de terrain dénoncent depuis longtemps ces double voire triple discriminations. "Et de rappeler que quatre personnes sur dix ont déjà renoncé au moins à un soin pour des raisons financières, en Wallonie et à Bruxelles.La mutualité, dirigée par Jean-Pascale Labille (ancien ministre socialiste, ndlr), pointe " la politique désastreuse menée ces dernières années par le gouvernement fédéral en matière de soins de santé. En effet, au cours de la précédente législature, 2,1 milliards d'économies ont été instaurés par le gouvernement MR-NVA et en particulier la ministre de la Santé Maggie De Block. Il s'agit de la politique d'austérité la plus dure jamais menée dans les soins de santé. L'impact négatif de ces économies apparait très clairement ces dernières semaines suite à la crise que nous sommes en train de vivre. Ces économies, Solidaris les dénonce depuis longtemps et n'a eu de cesse de rappeler leurs impacts négatifs sur la santé des Belges et en particulier sur les plus fragilisés".Pour Solidaris, le milieu hospitalier est clairement une des victimes de coupes budgétaires réalisées dans le budget des soins de santé. " A l'heure où nous applaudissons chaque soir à 20h le personnel soignant qui travaille sans relâche afin de venir en aide aux personnes atteinte du virus, à l'heure où les appels aux dons dans les hôpitaux (de masques, d'argent, de respirateurs,...) se font de plus en plus pressants, il nous semble important de rappeler que les hôpitaux belges sont aussi les victimes de la politique d'austérité menée par le gouvernement précédent. En effet, la ministre libérale a imposé des économies à hauteur de 194 millions d'euros sur le budget des moyens financiers des hôpitaux. Cette mesure s'est traduite par un nombre croissant d'hôpitaux en difficultés financières. Il faut ajouter à cela, les économies réalisées sur les honoraires des médecins qui ont malheureusement reporté ce " manque à gagner " sur la facture hospitalière des patients. "Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris, rappelle que " la santé est une ressource essentielle pour la société. La réduction des inégalités sociales de santé est une question de justice sociale et doit devenir un objectif prioritaire transcendant tous les domaines d'action politique dans une approche holistique de la santé."En cette journée mondiale de la santé, Solidaris plaide pour :1. Que le système de sécurité sociale soit renforcé en prévoyant un financement alternatif stable et suffisant faisant participer d'autres revenus que ceux du travail ;2. Un réinvestissement urgent des moyens dans l'assurance maladie obligatoire afin de lever tout obstacle financier aux soins de base pour l'ensemble de la population ;3. Un renforcement des mécanismes de protection des populations plus fragiles sur le plan socio-économique et de la santé ;4. Qu'on lève les freins à l'accès aux droits pour lutter contre les inégalités sociales de santé. L'avortement, par exemple, doit être reconnu comme une question de santé publique via la suppression des sanctions pénales prévues à l'égard des femmes et des médecins en cas de non-respect des conditions imposées par la loi ;5. Le remboursement intégral des soins de base en première ligne les consultations du médecin généraliste, les soins dentaires de base (soins préventifs, consultations, extractions,...) et les huit premières séances du psychologue de première ligne ;6. La généralisation du tiers-payant à tous les soins pour les BIM et les malades chroniques;7. Le renforcement des politiques de prévention et de promotion de la santé envers différents publics dont les personnes en situation de handicap, fragilisées, précarisées et les plus jeunes.V.C.