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Un Wallon sur quatre ignore qu'un médicament peut altérer ses capacités de conduite. En cause : les effets secondaires de certains médicaments qui provoque tantôt la somnolence, tantôt des difficultés de concentration ou des troubles de la vue. C'est le constat que pose une étude de l'AWSR datant d'il y a deux ans (janvier 2017).L'étude, menée auprès de 1.327 conducteurs au sud du pays, met en exergue qu'un Wallon sur dix conduit au moins une fois par semaine sous l'influence de médicaments pouvant altérer les capacités de conduite. Un chiffre qui monte à 36% sur une année. " Ce comportement peut multiplier le risque d'accident par cinq ! ", note l'AWSR. On constate d'ailleurs que ces conducteurs ont davantage d'accidents corporels que les autres (10 % d'entre eux, contre 6 % pour les autres).Les femmes remportent pour une fois la palme des comportements à risque, surtout dans les catégories d'âges 35-55 ans et 55-64 ans où 44% de femmes contre 35% d'hommes avouent conduire sous l'influence de médicaments.Autre chiffre inquiétant : 10% des conducteurs mélangent médicaments et alcool. Et un Wallon sur 50 le fait plus d'une fois par semaine. Pour eux, le risque d'accident est alors multiplié de 20 à 200 fois selon les substances concernées. La combinaison de plusieurs médicaments est aussi à éviter : attention donc aux multimorbides et aux malades chroniques. À ce titre, il est intéressant de noter que plus de la moitié des répondants (53%) invoque avoir l'habitude de prendre un médicament et n'avoir aucun effet secondaire comme raison pour conduire sous l'influence de médicaments.Ce n'est toutefois pas le patient chronique qui est ici principalement visé. L'étude montre que les médicaments les plus consommés par les conducteurs interrogés sont les médicaments à la codéine, suivis par les antihistaminiques, et ensuite la catégorie des antidépresseurs, anxiolytiques et tranquillisants.Cette catégorie, ainsi que les hypnotiques, peuvent provoquer des effets secondaires importants. Les Wallons sont particulièrement concernés : près de 18 % des femmes (contre 15 % en Belgique) et 10 % des hommes (contre 8 % en Belgique) de plus de 15 ans ont utilisé au moins un psychotrope au cours des dernières 24 heures.Pourtant, 82% des Wallons estiment que conduire après pris un médicament pouvant altérer les aptitudes de conduite est un comportement inacceptable. Pour rappel, La conduite dans un état analogue à l'ivresse résultant de la prise de médicaments est punissable d'une amende pouvant aller de 1.600 à 16.000 euros ainsi que d'une déchéance du droit de conduire.En cas de prise d'un médicament, il est essentiel de vérifier ses effets sur la conduite. L'AWSR recommande aux conducteurs de toujours s'informer auprès d'un professionnel de la santé et de l'avertir si l'on est amené à conduire régulièrement ou même ponctuellement. Le médecin a d'ailleurs une obligation d'informer le patient. Le pharmacien se doit quant à lui d'accompagner son client lors de la délivrance. Rassurez-vous, cette information ne tombera a priori pas dans l'oreille d'un sourd puisqu'une fois au courant du risque, l'intention d'agir est très forte : neuf personnes sur dix vérifieront dans le futur si le médicament peut être un danger, 80% liront attentivement la notice, 60% demanderont conseil à leur médecin et 40% demanderont conseil à leur pharmacien.Vous l'avez peut-être remarqué : depuis le début du mois de février, une campagne d'affichage le long des autoroutes rappelle aux conducteurs wallons qu'un médicament peut provoquer un accident et qu'il est donc important de se renseigner sur l'incompatibilité éventuelle entre la prise de médicament et la conduite d'un véhicule. Cette campagne est relayée par les médecins et les pharmaciens. La SSMG, au même titre que l'Association des unions des pharmaciens (AUP), soutient d'ailleurs la campagne en cosignant un courrier accompagnant des posters de la campagne adressés à plus de 6.000 médecins généralistes et 1.700 pharmaciens wallons.