...

M. Lachaert, qui s'exprimait au micro de la VRT-radio, répondait ainsi à son homologue de la N-VA, Bart De Wever, qui a fait samedi de la question de l'avortement un point de rupture dans le processus de formation d'un gouvernement fédéral. "Cela (l'IVG) n'a rien à voir avec le gouvernement de relance socio-économique dont notre pays a tant besoin", a souligné le président des libéraux flamands. La Chambre pourrait être appelée à se prononcer jeudi sur la proposition de loi co-signée par les socialistes, les libéraux, les écologistes, DéFI et le PTB. Le texte prévoit ainsi que le délai dans lequel une interruption volontaire de grossesse peut être réalisée passe de 12 à 18 semaines de grossesse, le délai de réflexion est réduit à 48 heures et l'IVG est totalement dépénalisée, sous réserve d'une qualification de coups et blessures si les conditions ne sont pas respectées. Mais le CD&V, la N-VA et le Vlaams Belang sont farouchement opposés à cette proposition de loi. M. De Wever en a même fait un point de rupture dans les négociations en cours en vue de la formation d'une coalition dite "Arizona" au fédéral et rassemblant le MR, l'Open Vld, le CD&V - qui siègent dans l'actuel gouvernement minoritaire - ainsi que la N-VA, le sp.a et le cdH. "Je peux vous dire que si des partis donnent le feu vert à une loi que je trouve scandaleuse, ce sera compliqué de faire comme si de rien n'était avec eux le lendemain", a affirmé samedi le président de la N-VA à la VRT-radio. "C'est en fait impossible, ça ne fonctionnera pas. Si ces partis pensent qu'ils peuvent sur cette base former un gouvernement avec les socialistes, les communistes et les verts, ils n'ont qu'à le faire. Ce sera un gouvernement nul en Flandre, avec zéro soutien." Le président de l'Open Vld a indiqué lundi que le trio qu'il forme avec ses homologues du MR et du CD&V, Georges-Louis Bouchez et Joachim Coens, poursuivait ses efforts en coulisses. Il a également dit croire que des accords peuvent être conclus sur les questions éthiques pour réconcilier progressistes et conservateurs. Mais "tirer des missiles Scud" ne va pas aider, a-t-il souligné. M. Lachaert a appelé les partis à saisir "cette dernière chance" pour former un gouvernement, alors que les conséquences de la crise sanitaire causée par le coronavirus ne devraient, selon lui, vraiment se faire sentir qu'à l'automne. Il n'est donc pas possible que la Chambre soit dissoute d'ici là et qu'elle ne puisse voter des lois, selon le chef de file des libéraux flamands. Mais s'il n'y a pas de solution d'ici jeudi, la proposition sera à l'ordre du jour de la Chambre. "Il n'y a plus de trucs de procédure (possibles). Tous nos députés sont libres de voter (selon leur conscience)", a dit M. Lachaert, sans préjuger du vote individuel de chaque député Open Vld.