Des médecins grecs quittent leur pays, les centres de santé et hôpitaux ferment par manque de matériel et de médicaments, les pharmacies ne pratiquent plus le tiers payant et un tiers de la population n'a plus de couverture sociale. Les malades chroniques ne sont plus suivis et les campagnes de vaccination ne sont plus pratiquées. Les médecins et les paramédicaux grecs sont chaque jour davantage dans l'incapacité de soigner.

Pour aider les prestataires de soins, la Belgique va livrer Argo 1 à la population de l'île d'Eubée, deuxième plus grande île de Grèce. Ce véhicule d'intervention est équipé de plus de 45.000 euros de matériel, notamment un échographe, un électrocardiographe, un laboratoire portable permettant plus de 10 analyses différentes, un défibrillateur et de petits instruments pour la médecine d'urgence.

Ce n'est que le début

"C'est une première manifestation concrète et tangible de notre action pour la Grèce", explique Pascale Peraita, présidente de la Fondation St-Pierre. "Nous avons souhaité faire une action pour le peuple grec, et plus particulièrement le nord de l'île d'Eubée qui est dans une situation difficile." Et c'est peu dire : quatre médecins généralistes travaillent au centre médical public de Mantoudi et s'occupent de dispenser les soins dans la région. Il n'y a quasiment aucun spécialiste travaillant dans le public.

"Dans le nord de l'île, on compte plus ou moins 20.000 habitants, et bien le triple en haute saison", continue la présidente de la fondation. "L'organisation des soins est donc extrêmement lourde et difficile. Notre volonté a été de mettre sur pied une ambulance, transformée en unité de soins mobile afin de répondre au mieux à cette problématique."

Quelques chiffres de comparaison

En 2015, la Belgique comptait 1,37 médecin pour 1.000 habitants, tandis que le nord d'Eubée compte 0,2 médecin pour 1.000 habitants en basse saison, et 0,06 médecin pour 1.000 habitants en haute saison. La densité médicale y est donc presque 7 fois moindre en basse saison, et 21 fois plus élevée en haute saison!

La Grèce compte 11,03 millions habitants et un taux de chômage avoisinant les 25% au 1er trimestre 2016. C'est le taux de chômage le plus élevé de la zone euro. Côté belge, le nombre de chômeurs a atteint son niveau le plus bas depuis 24 ans. Fin 2015, il y avait 570.903 chômeurs. Le taux de chômage au mois d'août est de 8,2%. La moyenne européenne, quant à elle, est de 10,1%.

Cette action humanitaire et médicale est menée par la Fondation St-Pierre, la ville de Bruxelles, l'ULB, le réseau Iris, Médecins du monde, mais également une plateforme liégeoise composée du CHU et du CHR de Liège, de Solidaris, la Fédération des maisons médicales et l'asbl Elpida. Plateforme qui va d'ailleurs imiter le projet bruxellois grâce au projet Argo 2, qui consistera en une aide des hôpitaux de la région de Thessalonique et de la Grèce du nord.

Argo 1, pas assez bien montée

L'unité médicale mobile devait partir cette semaine en Grèce. Devait, car les pompiers de la ville de Bruxelles ont décelé un couac au niveau pneumatique. "Le compresseur qui maintient la suspension pneumatique posait problème", explique le Dr Patrick Van Alphen, de la Fondation St-Pierre. "Le remplacement de cette pièce est nécessaire dans un pays où il n'y pas de branchement1 permanent et où les routes sont compliquées."

Le transport d'Argo 1 et des 45.000 euros de matériel est donc remis à plus tard. Après les quelques semaines nécessaires à l'amélioration du système de suspension pour être plus adapté à la logistique grecque, l'unité médicale mobile sera acheminée par des ambulanciers grecs au centre médical de Mantoudi.

Note:

  1. Les ambulances doivent être branchées sur du 220 volts pour que la suspension puisse être maintenue par les coussins d'air.
Des médecins grecs quittent leur pays, les centres de santé et hôpitaux ferment par manque de matériel et de médicaments, les pharmacies ne pratiquent plus le tiers payant et un tiers de la population n'a plus de couverture sociale. Les malades chroniques ne sont plus suivis et les campagnes de vaccination ne sont plus pratiquées. Les médecins et les paramédicaux grecs sont chaque jour davantage dans l'incapacité de soigner. Pour aider les prestataires de soins, la Belgique va livrer Argo 1 à la population de l'île d'Eubée, deuxième plus grande île de Grèce. Ce véhicule d'intervention est équipé de plus de 45.000 euros de matériel, notamment un échographe, un électrocardiographe, un laboratoire portable permettant plus de 10 analyses différentes, un défibrillateur et de petits instruments pour la médecine d'urgence. "C'est une première manifestation concrète et tangible de notre action pour la Grèce", explique Pascale Peraita, présidente de la Fondation St-Pierre. "Nous avons souhaité faire une action pour le peuple grec, et plus particulièrement le nord de l'île d'Eubée qui est dans une situation difficile." Et c'est peu dire : quatre médecins généralistes travaillent au centre médical public de Mantoudi et s'occupent de dispenser les soins dans la région. Il n'y a quasiment aucun spécialiste travaillant dans le public."Dans le nord de l'île, on compte plus ou moins 20.000 habitants, et bien le triple en haute saison", continue la présidente de la fondation. "L'organisation des soins est donc extrêmement lourde et difficile. Notre volonté a été de mettre sur pied une ambulance, transformée en unité de soins mobile afin de répondre au mieux à cette problématique."Cette action humanitaire et médicale est menée par la Fondation St-Pierre, la ville de Bruxelles, l'ULB, le réseau Iris, Médecins du monde, mais également une plateforme liégeoise composée du CHU et du CHR de Liège, de Solidaris, la Fédération des maisons médicales et l'asbl Elpida. Plateforme qui va d'ailleurs imiter le projet bruxellois grâce au projet Argo 2, qui consistera en une aide des hôpitaux de la région de Thessalonique et de la Grèce du nord. Note: