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Le Réseau santé bruxellois de partage de données médicales a connu un développement important ces dernières années en région bruxelloise et s'ouvre dorénavant aussi aux patients, de manière sécurisée. La Belgique est le 2e pays après la Suède à proposer cet accès.Aujourd'hui, ce sont 645.000 bruxellois qui disposent déjà d'un dossier médical sur le réseau qui relie tous les hôpitaux et les médecins de la Région. En trois ans, le projet a connu une croissance de 250 %. Le nombre de prestataires a également augmenté pour atteindre le chiffre de 9.046 inscrits sur le réseau. Près de 21 millions de documents y sont disponibles. Un projet pour lequel, en quatre ans, les ministres bruxellois de la Santé, Didier Gossuin et Guy Vanhengel, ont débloqué quatre millions d'euros.Une nouveauté dans ce projet, l'accessibilité des sumerhs aux patients, de manière sécurisée. Seul le médecin peut décider du moment du partage des informations, dans les 30 jours accordés par Abrumet. D'autre part, le partage de ces données ne se fait qu'entre le ou les praticiens engagés et le patient. Un autre professionnel non impliqué n'aura donc pas accès aux informations. Enfin, les médecins sont évidemment invités à s'informatiser afin de recevoir une aide à l'installation ou au secrétariat. Pour les professionnels n'ayant pas de système informatique, la Région bruxelloise met à leur disposition un coffre-fort numérique, Brusafe.Toutefois, le partage des données ne se fait pas automatiquement. Il est important d'insister sur le fait que le consentement du patient reste par ailleurs primordial. Celui-ci peut également décider de ne pas partager toutes les informations ou de limiter les informations à certains médecins. Dès cet été, les hôpitaux, UZ Brussel et Saint Luc, seront les premiers à suivre ce projet. Les patients qui le souhaiteront, auront accès à leurs données médicales avec l'accord préalable de leur médecin. Pour y avoir accès une inscription au préalable peut se faire via le site www.reseausantebruxellois.be ou l'application itsme.Cette année, les patients sont au coeur de l'attention d'Abrumet. Durant la semaine de l'e-santé qui a eu lieu du 18 au 22 juin, plusieurs témoignages de patients connectés ont permis de sensibiliser les citoyens à l'accès des données médicales en ligne et les responsabiliser face à leur santé à travers des capsules vidéos. " Protégez votre vie et celle de vos proches ", un slogan qui a pu être vu à travers la Région tout au long de la semaine.Ce partage des données de santé en ligne présente de nombreux avantages. Non seulement il renforce la qualité et la sécurité des soins et améliore la coordination des différents prestataires, mais il permet aussi de limiter les examens inutiles, de gagner du temps pour poser un diagnostic, et donc de réduire les dépenses tant pour le patient et que pour la sécurité sociale. Par ailleurs, il évite les erreurs lorsque le patient ne se trouve pas dans la possibilité de s'exprimer ou ne parle pas la même langue que son interlocuteur, comme en témoigne Marc Tollet. Ce patient connecté atteint de mucoviscidose, pris d'une pulmonie fulgurante alors qu'il était en vacances à la côte belge, a pu être sauvé grâce à son dossier médical en ligne.Dans cette édition de la semaine e-santé, une attention particulière est portée à la fracture numérique induite par ce partage électronique des données. 15 % de la population concernée conserve encore un accès papier. Il s'agit dès lors d'analyser les obstacles et de trouver des solutions afin de les surmonter.Notons une autre avancée notable. La santé mentale, longtemps mise de côté, entrera désormais dans le réseau, après de longue années de réticences, voyant une opportunité pour renforcer le lien entre le patient et le médecin.L'an prochain, Abrumet compte améliorer l'informatisation du partage des données sur le RSB, ce qui facilitera le partage des données lors des gardes pour relayer l'information vers le médecin généraliste. Des projets pilotes sont également prévus concernant la fracture numérique.