Depuis le 1er avril 2023, le pharmacien de référence peut proposer une revue de médication pour un patient polymédiqué. Cette revue de médication nécessite une bonne collaboration avec le médecin traitant détenteur du DMG qui doit valider (ou non) la proposition du pharmacien.
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Malades chroniques, personnes âgées... De nombreuses personnes consomment plusieurs médicaments différents et il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver. "Le patient, mais souvent aussi le médecin, n'a plus de vue d'ensemble", avance le cabinet du ministre de la Santé publique.Pour faire le point et éviter toute combinaison nocive, depuis le 1er avril, toute personne consommant au moins cinq médicaments peut consulter son pharmacien ou sa pharmacienne, qui pourra, après analyse, proposer un plan d'action au patient et à son médecin. "Le nombre de médicaments pourra éventuellement être réduit ou certains médicaments pourront être remplacés afin (d'en) améliorer l'efficacité ou de réduire les effets secondaires." Cette nouvelle mesure poursuit un double objectif : s'assurer du bon usage des médicaments et faire baisser la consommation inappropriée de produits pharmaceutiques.Un budget de 2,91 millions d'euros a été prévu pour ce projet, afin de rémunérer les pharmaciens et pharmaciennes, qui toucheront 95 euros par plan d'action mis en oeuvre. Les patients et patientes n'auront rien à débourser. À noter que rien n'est prévu pour le médecin traitant. La revue de médication est une forme d'accompagnement personnalisé des patients polymédiqués par leur pharmacien de référence, visant à optimiser l'usage de leurs médicaments par la détection d'éventuels problèmes d'interactions, d'effets indésirables, de surconsommation, de mauvais usage et/ou de sous-utilisation de certains médicaments. Elle peut être effectuée à l'initiative du pharmacien de référence, lorsqu'il l'estime nécessaire ; à la demande du patient ; ou sur indication du médecin traitant.La revue de la médication nécessite une collaboration efficace entre le médecin traitant du patient (qui aura toujours le dernier mot) et son pharmacien de référence. Le pharmacien de référence assure une bonne coordination avec le médecin traitant et le patient concerné. Ce dernier ne peut bénéficier d'une revue de la médication que dans la pharmacie de son pharmacien de référence.Concrètement, le pharmacien de référence évalue l'usage des médicaments sur base de l'historique médicamenteux du patient et d'un 1er entretien ciblé avec lui. Après cet entretien, il analyse l'ensemble des données recueillies, identifie - à l'aide d'une méthode structurée - les problèmes (potentiels) liés aux médicaments , puis élabore un plan d'action. Ce plan, qui propose les interventions éventuellement nécessaires pour optimiser l'usage des médicaments, est transmis pour accord au médecin traitant (par téléphone ou mail) avant de pouvoir être partagé avec le patient lors d'un 2e entretien.Le GBO, présent au Comité de l'assurance, a déploré le rôle limité du médecin généraliste dans la revue de médication. "Le médecin n'est pas rémunéré et la concertation entre le pharmacien et le médecin généraliste est faite de manière plutôt informelle", souligne le Dr Marcel Bauval qui représente le GBO au Comité de l'assurance. "Aucun dispositif n'a été pensé et mis en place pour faciliter cette concertation." Le médecin généraliste souligne enfin l'importance de prévoir l'évaluation de ce projet.Sources: Belga, GBO (https://www.le-gbo.be/revue-de-medication-par-un-pharmacien-de-reference-infos-pratiques/)